Christian Paul a été l'un des plus farouches opposants à l'adoption du projet de loi Hadopi, adopté par le Parlement mais censuré par le Conseil constitutionnel qui l'a vidé de son volet répressif. Ce chapitre répressif sera l'affaire de ce qui est déjà taxé de Hadopi 2, présenté ce matin en Conseil des ministres, et qui sera soumis au débat parlementaire le 20 juillet prochain.

Dans un communiqué diffusé ce jour, Christian Paul prévient que la nomination de Frédéric Mitterrand au poste de ministre de la Culture ne changera pas la donne, prévenant : " pas d'état de grâce " pour lui, alors qu'il hérite d'un " cadeau empoisonné avec la détestable loi Hadopi ".

Le député de la Nièvre estime ainsi que le nouveau ministre devrait proposer un moratoire afin " d'engager avec tous la concertation qui a terriblement manqué ". Un souhait d'autant plus motivé que Christian Paul indique :

" Avec Hadopi 2, présenté au Conseil des ministres ce matin, Nicolas Sarkozy confirme une obstination incroyable à refuser tout débat : Hadopi 2 est une provocation, un indécent passage en force, qui entretient une illusion sécuritaire auprès des artistes sans apporter un début de réponse au financement de la création. […] Le ministre doit choisir, au fond, entre la répression des internautes ou la rémunération des artistes. Il lui appartient, avec tous, d'imaginer et de défendre les nouveaux droits d’auteur dans la société numérique. "

Pour sa part, Frédéric Mitterrand a déjà déclaré selon des propos rapportés par l'AFP, qu'il n'arriverait pas " comme Tarzan " sur le dossier Hadopi, concédant ne pas le connaître encore suffisamment. C'est d'ailleurs à la ministre de la Justice, désormais Michèle Alliot-Marie, qu'est revenue la tâche de présenter Hadopi 2 en Conseil des ministres. Un projet de loi relatif à la " protection pénale de la propriété littéraire et artistique ".