Reponse-Graduee La " pédagogie " de la riposte graduée n'est peut être pas si claire que l'Hadopi veut bien le laisser entendre. Robert Tollot, 54 ans, fait partie de ces dix abonnés à Internet qui ont été repérés pour du  téléchargement illégal répété à trois reprises.

En novembre 2010, ce professeur de sciences économiques et sociales au lycée François-Mauriac de Forez ( Loire ) a reçu un premier e-mail d'avertissement pour le téléchargement illégal d'un titre musical de David Guetta. Deuxième e-mail avec lettre recommandée en février 2011 pour le téléchargement d'un titre de Rihanna. Le téléchargement du film Iron Man 2 lui vaut une convocation à Paris le 21 septembre devant la Commission de la Protection des Droits de l'Hadopi.

Tout au long de ce processus dit pédagogique, Robert Tollot a été plutôt incrédule. Interrogé par Le Parisien, il a déclaré que les fichiers téléchargés ne sont pas du tout dans ses goûts. Quant au téléchargement de Iron Man 2, il a précisé qu'il était en cours avec ses élèves au moment de l'enregistrement du fichier. Par ailleurs, il estime avoir des connaissances limitées en informatique : " je ne suis même pas capable de télécharger ".

Le problème est que les avertissements de l'Hadopi sont aussi des recommandations où le destinataire est rappelé à ses obligations légales : veiller à ce que son accès à Internet ne fasse pas l'objet d'un usage frauduleux. La fameuse négligence caractérisée.

Acte d'un membre de son entourage ou piratage de sa connexion ? Pour Robert Tollot, il est clair que son " adresse IP a été piratée ". Lorsqu'il avait reçu le deuxième avertissement, il avait néanmoins contacté l'Hadopi pour vérifier la sécurisation de sa ligne.

Si l'on s'en tient au récit de Robert Tollot, on comprend bien le sentiment d'injustice qu'il exprime. Il a décidé de répondre à la convocation de la CPD et se rendra à ses frais à Paris, alors qu'il habite à plus de 500 km de la capitale. L'espoir pour lui de défendre sa bonne foi.

C'est la CPD qui décidera de l'envoi ou non de son dossier au Parquet. Le cas échéant, il risque une amende de 1 500 euros et/ou une suspension d'un mois de son accès à Internet. Robert Tollot prévient qu'il portera alors l'affaire devant la justice européenne.

Ci-dessous, l'enregistrement audio de l'interview de Robert Tollot par Le Parisien :