Disruptive Analysis logo Le haut débit mobile embarqué dans les ordinateurs portables et autres netbooks est vu par beaucoup d'observateurs comme un marché en forte progression dans les années à venir, d'autant plus que des associations comme la GSMA, qui regroupe des centaines d'opérateurs mobiles lancent études et initiatives pour tenter d'accélérer le mouvement.

L'année 2008 a permis de confirmer les attentes du public pour cette fonctionnalité, à mesure que les forfaits data des opérateurs deviennent plus intéressants et que des matériels plus adaptés à la mobilité ( plus compacts, moins gourmands en énergie ) sont commercialisés.

Toutefois, cette même année 2008 a également vu s'installer une crise économique et financière de grande ampleur qui porte un coup dur à nombre de secteurs technologiques. Réduction des octrois de crédit, baisse de la demande en produits grand public, constatés dès maintenant, et qui pourraient perdurer pendant une bonne partie de 2009, tendent à faire réviser les projections.

C'est ce que fait le cabinet d'études Disruptive Analysis, qui considère que le haut débit mobile embarqué ne concernera pas plus de 30% de l'ensemble des utilisateurs du haut débit mobile d'ici 2011. On a vu ces derniers mois se multiplier les ordinateurs et netbooks dotés d'un module 3G / HSPA embarqué ; pourtant, d'ici trois ans, les modems USB externes resteront toujours largement dominants, à 58%.


De nouvelles formes de génération de revenus à inventer
L'inversion ne se fera pas avant 2014, où l'on comptera alors 150 millions d'utilisateurs d'ordinateurs et netbooks avec haut débit mobile intégré. Les ventes de ce type de produit atteindront alors 100 millions d'unités annuelles, même si l'accès haut débit mobile ne sera pas forcément toujours activé.

Le cabinet Disruptive Analysis estime que les raisons de cette adoption lente sont à chercher dans la crise économique actuelle, les prix des appareils ( pour les ordinateurs portables, surtout, moins pour les netbooks ), le support limité en termes de canaux de distribution, mais aussi les abonnements avec engagement sur deux ans, peu adaptés pour les usages d'une grande majorité des utilisateurs.

En résumé, le modèle économique n'est pas encore finalisé et laisse toujours visibles de nombreux goulots d'étranglement. Les analystes notent également que les MID ( Mobile Internet Devices ), malgré leur intérêt, ne représenteront que 3 millions d'unités en 2009, et dix fois plus d'ici 2014.

Et plutôt que d'utiliser un module embarqué, les utilisateurs seront tentés d'utiliser leur mobile 3G pour servir de modem de poche, faisant du haut débit mobile embarqué une fonctionnalité attractive mais pas essentielle.

Les mises à jour d'infrastructure réseau des opérateurs vont représenter un sérieux coût que la crise du crédit et les faibles revenus issus des forfaits écoulés avec les dongles USB rendront difficile à rentabiliser. Il faudra donc imaginer de nouvelles formes d'offres pour capter des revenus pour lesquels les forfaits mensuels ne concerneront plus que 40% des utilisateurs.