Seriez-vous prêt à accepter une nouvelle taxe évoluant avec votre usage d'Internet ? À l'heure où le débat s'annonce déjà en France du côté des taxes des cartouches d'encre pour soutenir l'industrie du livre, nombreux sont les gouvernements qui tentent actuellement de trouver des solutions pour prélever des impôts supplémentaires sur les usages numériques pour alimenter d'autres secteurs.

En Hongrie, le gouvernement de Viktor Orban a récemment proposé un projet de loi qui vise à taxer la consommation Internet des habitants à hauteur de 150 forints, soit 50 centimes d'euros par gigaoctet transféré.

Une taxe qui ressemble en quelque sorte à la taxe à la copie privée, mais qui serait en application chaque mois et qui concernerait tous les flux qui transitent par Internet. Le gouvernement espère ainsi réussir à collecter 65 millions d'euros par an... Tandis qu'un bras de fer est déjà engagé avec l'agence de consulting eNet qui évoque une sous-estimation de la bande passante consommée dans le pays, et évoque ainsi des revenus générés bien plus importants, de l'ordre de 650 millions d'euros soit dix fois plus.

Depuis l'annonce, les Hongrois multiplient les manifestations. Le gouvernement indique qu'il lui faut absolument trouver une solution pour combler les manques du budget 2015 du pays, mais se dit déjà prêt à réviser sa copie.

En outre, il est désormais évoqué une taxe avec un plafond maximal permettant de répondre aux objectifs visés par le gouvernement sans écraser trop lourdement les ménages.

Il faut dire que la Hongrie fait déjà les frais de son annonce, y compris du côté des bureaux de l'Union européenne. Neelie Kroes a déjà vivement critiqué la mesure en stipulant qu'elle " allait porter atteinte à l'économie numérique hongroise et augmenter les coûts d'accès à Internet pour les consommateurs."

Pour d'autres détracteurs de la mesure, il s'agirait également là pour le gouvernement de Viktor Orban de sanctionner une partie des Hongrois qui critiquent ouvertement l'autorité en place sur Internet et qui s'expriment le plus souvent dans les médias en ligne.