Maintenant que la bombe de la dépréciation de l'éditeur Autonomy est lâchée, l'heure est à la recherche des responsabilités et des coupables. Racheté en 2011 pour 10 milliards de dollars, déprécié pour 5 milliards de dollars un an plus tard, l'éditeur logiciel britannique est au coeur d'une nouvelle tempête secouant le groupe HP et mettant une nouvelle fois en cause la gestion menée par le management.

Lors de l'annonce surprise de la dépréciation, durant la présentation des résultats financiers du dernier trimestre fiscal, la CEO de HP, Meg Whitman, avait eu des mots durs contre le cabinet d'audit Deloitte, accusé à demi-mot de ne pas avoir détecté la fraude et d'avoir fourni à HP des données erronées.

Ce dernier avait répliqué qu'il avait procédé à un audit standard plusieurs mois avant l'acquisition et qu'il n'était pas directement impliqué dans la phase de rachat. Cela ne l'empêchera pas d'être cité dans une plainte des actionnaires qui le vise ainsi que le cabinet KPMG pour des accusations de négligence.

KPMG a déjà répliqué en indiquant ne pas avoir été mandaté pour réaliser un audit dans cette affaire ni pour vérifier celui de Deloitte. Son rôle se serait limité à fournir quelques services annexes indépendants de l'audit faussé.

HP logo  Deloitte reprend les mêmes arguments que précédemment, rappelant qu'il ne lui avait jamais été demandé de contrôler en profondeur les données financières d'Autonomy et réaffirmant ne pas avoir eu connaissance de fraude ou de manipulation des indicateurs financiers, tandis que l'audit qui a servi de base au rachat de 2011 avait été réalisé à partir des données de l'année 2010.

La plainte des actionnaires déposée mardi cite également la CEO de HP Meg Whitman, le CEO précédent Leo Apotheker, qui avait initié le rachat, et la directrice financière Catherine Lesjak pour leur gestion défaillante qui a coûté des milliards de dollars au groupe par une surévaluation grossière de la valeur d'Autonomy.

Source : Reuters