Le torchon brûle entre le chinois Huawei et l'américain Motorola. En 2010, ce dernier a décidé de vendre son activité d'équipementier télécom, dans le cadre de sa réorganisation qui a scindé en deux la société début 2011, créant Motorola Mobility et Motorola Solutions.

C'est finalement l'équipementier européen Nokia Siemens Networks qui en a fait l'acquisition, au grand dam de Huawei qui s'y était également intéressé. Le groupe chinois n'a guère apprécié de se voir doublé, d'autant plus qu'il affirme avoir fait une proposition financière supérieure au montant de 1,2 milliard de dollars négocié par le groupe européen pour la transaction.

Mais Huawei a beaucoup de mal à s'implanter sur le sol américain et ses tentatives d'acquisition sur des secteurs sensibles comme les télécommunications sont régulièrement rejetées par les autorités américaines.


Ce n'est qu'une décision préliminaire, mais...

Or le groupe chinois est un partenaire de longue date de Motorola, pour lequel il a joué un rôle de fournisseur d'équipements. Il a donc porté plainte aux Etats-Unis contre Motorola, l'accusant de transférer à Nokia Siemens Networks de la propriété intellectuelle qui ne lui appartient pas, retardant du même coup l'accès de Nokia Siemens Networks aux ressources de Motorola.

Et une cour américaine vient de rendre une décision préliminaire favorable à Huawei, soulignant que le risque de transfert illégal de propriété intellectuel était réel et exigeant que Motorola ne laisse filer aucune information sensible appartenant au groupe chinois.

Il ne s'agit pas d'une décision définitive mais c'est tout de même la reconnaissance d'un risque de nuisance pour Huawei...et donc un terrain favorable pour une plainte. Huawei assure que sa plainte ne vise pas à bloquer le processus d'acquisition mais bien à protéger ses ressources.

En attendant, les deux sociétés se rendent coup pour coup : au début de l'été 2010, Motorola avait réactivé une plainte contre Huawei, l'accusant de vol de propriété industrielle, au moment même où Huawei tentait de négocier des contrats de fourniture avec un opérateur mobile US. Opportunisme ?