Avec la multiplication des actes de piratage à grande échelle, visant de plus en plus souvent les organisations gouvernementales, le réflexe est de se protéger, de compter ses alliés et surtout d'identifier ses ennemis.

Or en la matière, les Etats-Unis ont toujours été très méfiants des fabricants d'équipements télécom chinois Huawei et ZTE. Si d'autres pays le sont aussi, le continent nord-américain surveille de très près l'expansion des activités de ces sociétés dans le pays,scrutant chaque initiative.

De leur côté, Huawei et ZTE, après avoir solidement pris pied en Europe, cherchent logiquement à s'inviter sur le marché US et profiter des opportunités autant en matière de ventes de téléphones portables que de fourniture d'infrastructures réseau.


Faire entrer le loup dans la bergerie ?

Le gouvernement américain applique régulièrement son droit de veto pour bloquer les tentatives d'acquisition de sociétés US par les groupes télécom chinois et refuse souvent les contrats de renouvellement d'équipements de coeur de réseau.

La suspicion de relations étroites entres ces sociétés et les services secrets chinois, avec le risque d'écoutes des communications sensibles par quelque porte dérobée, est généralement l'argument clé des autorités américaines, malgré les dénégations répétées des entreprises, qui vont même jusqu'à demander des audits pour prouver leur bonne foi.

Une nouvelle enquête va être menée aux Etats-Unis pour déterminer si Huawei et ZTE peuvent servir de têtes de pont pour un espionnage massif des télécommunications américaines par la Chine. Et les arguments pour la justifier ne font pas vraiment dans la dentelle : " Les Chinois piratent de façon agressive nos réseaux nationaux, menaçant notre coeur d'infrastructure et pillant les secrets valant des millions de dollars issus de la propriété intellectuelle de sociétés américaines. Cela met en danger notre sécurité nationale et dégrade la compétitivé des Etats-Unis sur le marché mondial ", justifie ainsi le représentant démocrate du Maryland Dutch Ruppersberger, membre du comité en charge de l'enquête.

Logiquement, le gouvernement chinois réfute les accusations à peine voilées et soutient que les sociétés chinoises se conforment totalement aux principes du marché. Elle met toutefois en garde les Etats-Unis du risque de politiser la question, ce qui ne manquerait pas de tendre des relations déjà pas tout à fait au beau fixe entre les deux pays.

Source : Bloomberg