Les surcoûts de l'utilisation des mobiles en itinérance ou roaming constituent des revenus significatifs pour les opérateurs mobiles même s'ils sont plafonnés par la Commission européenne via un eurotarif afin d'éviter la "shock bill" ou facture mobile salée du retour de vacances à l'étranger.

Le plafonnement par paliers vise un objectif plus large de marché télécom unique où le surcoût de l'itinérance serait annulé et les prix ramenés sur ceux des communications nationales. Neelie Kroes, commissaire européenne aux questions de télécommunications, a préparé un projet d'élimination des surcoûts du roaming qui, s'il est voté par le Parlement européen en 2014, pourra être effectif dès 2015.

Cette évolution est sans doute très intéressante pour les consommateurs mais les opérateurs mobiles, déjà agacés par le plafonnement alors qu'ils voudraient un équilibrage par le seul jeu normal de la concurrence, tirent de nouveau la sonnette d'alarme sur ce point.

Europe logo pro  Stéphane Richard, PDG d'Orange, a exprimé à plusieurs reprises sa désapprobation et le risque d'un déséquilibre du marché européen par des transferts brutaux de valeur et regrette une nouvelle fois une position de la Commission européenne trop en faveur des seuls consommateurs.

La Tribune note aussi que l'Arcep, déjà critiquée par les acteurs du marché pour ses décisions à l'avantage des consomateurs, n'est pas aveuglément favorable à l'abandon des surcoûts du roaming. Le régulateur estime que cela pourrait avoir des effets collatéraux non négligeables et peut-être même contraires au projet de marché télécom européen unique.

La fin de l'itinérance mettrait en effet tous les opérateurs mobiles opérant en Europe en confrontation directe alors qu'ils se sont développés dans des cadres réglementaires différents, avec des objectifs distincts, notamment sur la qualité de couverture, avec ses énormes coûts de licences et d'infrastructures à amortir et impossibles à rentabiliser en cas de concurrence frontale de tous les opérateurs et de prix tirés vers le bas par ceux qui ont le moins de contraintes.

Le sujet est donc bien plus complexe qu'un simple alignement du prix de l'itinérance sur celui des communications nationales et toute décision à ce niveau peut avoir de fortes répercussions, et à plusieurs niveaux.

Source : La Tribune