La semaine dernière, la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés a rendu public son avis sur le projet de loi Loppsi. Ce dernier prévoit d'élargir, sous le contrôle d'un juge, le champ des possibilités des autorités policières dans la lutte contre la cybercriminalité.

Des mouchards pourront notamment être installés dans des les lieux d'accès public à Internet comme les cybercafés afin d'enregistrer à distance pendant une durée de huit mois l'activité en ligne de tous les utilisateurs, même si c'est un utilisateur en particulier qui fait l'objet d'une surveillance.

Ces mêmes mouchards pourront se retrouver dans des ordinateurs privés, et la CNIL s'est " tout particulièrement inquiétée de la collecte de données venant de cabinets d'avocats, d'huissier, de médecin et de journaux ". C'est ce que souligne Reporters Sans Frontières dans un communiqué où l'association s'interroge : " ces logiciels espions qui menacent les libertés ? "

" Nous sommes inquiets par ce projet de loi. Nous redoutons une utilisation excessive de ce système d'espionnage par la police, qui pourrait mettre en danger la protection des sources journalistiques. Le cadre de mise en œuvre de la captation des données informatiques doit être plus clairement défini. Nous demandons aux parlementaires de présenter des amendements pour mieux encadrer ce projet. "

Rappelons que ce qui inquiète également d'autres associations comme la Quadrature du Net dans la Loppsi, est le coup porté à la neutralité du réseau via le blocage par les FAI de certains sites Web, même si le but premier est de lutter contre les contenus pédopornographiques.