Microsoft bleue La semaine dernière, la firme de Redmond faisait part de sa nouvelle stratégie en matière d'interopérabilité. Bien que salués, les engagements pris par Microsoft n'ont pas véritablement suscité l'enthousiasme de la Commission européenne qui dans ce registre est habituée aux effets d'annonce et préfère donc juger sur pièce. De même, l'accueil réservé par les tenants du logiciel libre n'est pas des plus chaleureux, et au-delà d'une certaine réserve, les critiques fusent.

L'APRIL admet ainsi certaines avancées, avec notamment la reconnaissance par Microsoft que l'interopérabilité est un besoin fondamental pour les utilisateurs de solutions informatiques et leur intégration. Néanmoins, pour l'association, Microsoft continue " d'exclure le monde du logiciel libre de l'accès aux formats et aux protocoles de ses produits ", et de déplorer une stratégie qui ne va pas au bout de la démarche. Principale critique de l'APRIL, l'omniprésence des brevets.


Une licence est toujours réclamée
Si Microsoft a bien précisé qu'aucun développeur de logiciels libres ayant recours à ses protocoles ne sera poursuivi en justice, en contre-partie, toute distribution à visée commerciale devra s'accompagner d'une acquisition de licence de brevets; une rémunération qualifiée de raisonnable. " Dans le monde du Logiciel Libre, il n'y a pas de distinction entre distribution non-commerciale et distribution commerciale : les développements réalisés par des bénévoles peuvent être vendus par des entreprises, et inversement les développements menés par des entreprises peuvent ensuite être distribués de façon non-commerciale. (...) La rémunération de licence de brevets est incompatible avec le développement du Logiciel Libre. "

En conclusion, l'APRIL estime que bien qu'intéressantes, les documentations techniques mises à disposition par Microsoft ne pourront certainement pas être utilisées par la communauté du logiciel libre en vue d'améliorer l'interopérabilité avec ses solutions.