Mardi, l'AFP a rapporté des propos tenus par la secrétaire d'État chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique lors du forum annuel des télécoms et du Net organisé par Les Échos. Nathalie Kosciusko-Morizet se serait ainsi montrée ouverte à un Internet à plusieurs vitesses. Des propos étonnants, qui comme nous l'avions noté, allaient à contre-courant de l'idée de neutralité du Net telle que présentée dans ses déclarations passées.

La secrétaire d'État serait ainsi favorable au souhait de certains opérateurs qui pour éviter la saturation des réseaux, plaident pour un retour en arrière avec des offres d'accès à Internet aux tarifs en fonction des vitesses d'accès proposées et d'une utilisation privilégiée d'Internet. La vidéo est notamment pointée du doigt pour sa forte consommation de bande passante. Une requête que les fournisseurs de contenus ne veulent eux pas entendre.

Via Twitter, Nathalie Kosciusko-Morizet est revenue sur la dépêche AFP, précisant que ces propos ont " manifestement été mal compris " :

" Ils ont mal compris et font une mosaïque de propos sous un titre qui est l'exact contraire de la position ".

Dans un entretien accordé à notre confrère 01net, la secrétaire d'État se montre encore plus explicite en déclarant que : " un Internet à plusieurs vitesses, c'est absurde. [...] Il n'est pas question d'avoir un Internet à deux vitesses, je suis opposée à la segmentation marketing du réseau ".

Cette incompréhension des propos de Nathalie Kosciusko-Morizet montre bien à quel point la neutralité du Net est un sujet épineux, où chacun des acteurs ( opérateurs et fournisseurs de contenus ) tente de tirer la couverture de son côté. Et quant en plus un opérateur est aussi fournisseur de contenus, cela complique encore plus la donne. Nathalie Kosciusko-Morizet reconnaît par ailleurs que des exceptions à la neutralité du Net doivent être prises en compte, citant à titre d'exemple la télémédecine en ligne.

La téléphonie mobile est aussi cause de soucis :

" Il faudra sans doute mettre en œuvre des techniques de management du réseau pour éviter la saturation, mais cela doit se faire en fonction de critères légitimes, transparents, qui ne soient pas en contradiction avec le principe de base d'ouverture du réseau. "