La société OpenMoko, qui s'est émancipée du fabricant OEM taiwanais FIC en janvier 2008 pour bâtir son propre modèle économique à partir de terminaux mobiles open source, est en train de réorganiser ses projets à cause de la crise économique.

Après avoir créé le Neo 1973 et le Neo FreeRunner, elle avait un nouveau projet, au nom de code GTA03, qui devait enfin apporter le support de la 3G. Cependant, elle s'est retrouvée prise au piège de sa stratégie, les utilisateurs intéressés par sa plate-forme étant enclins à attendre cette nouvelle version et n'achetant donc pas le FreeRunner, avec des conséquences sur les finances de la société.

En ajoutant l'effet de la crise économique, qui a obligé OpenMoko à se séparer d'une partie de ses équipes, et c'est tout le projet GTA03 qui ne prendra plus forme en 2009 comme prévu et pourrait être carrément abandonné.

Son CEO, Sean Moss-Pultz, semble avoir en effet choisi de mettre en pause les projets concernant un nouveau modèle de téléphone pour mieux se concentrer sur le FreeRunner afin de corriger les quelques problèmes constatés et de finaliser un mystérieux Projet B.


Les limites du modèle tout ouvert
Selon Ars Technica, le Projet B, entouré de mystère alors qu' OpenMoko cultive la transparence, pourrait être le signe que la société est dans une phase de négociations avec des partenaires. En attendant, l'idée d'un support de la 3G, dans le modèle actuel ou dans un futur terminal, n'est plus à l'ordre du jour, d'autant plus que cela obligerait à augmenter le prix de l'appareil de plusieurs centaines de dollars et conduirait à intégrer un certain nombre de pilotes propriétaires, allant à l'encontre de la philosophie prônée par OpenMoko depuis ses débuts.

Selon les estimations, il faudrait disposer d'une commande ferme d'au moins 50.000 unités pour envisager le support de la 3G. Pourtant, l'absence de cette fonctionnalité constitue un sérieux frein pour l'adoption du Neo FreeRunner, à l'heure où l'accès aux réseaux 3G se démocratise.

La société aurait écoulé jusqu'à présent environ 3.000 Neo 1973 et autour de 10.000 Neo FreeRunner grâce au soutien d'une communauté ravie de pouvoir bidouiller sans entraves les parties logicielle aussi bien que matérielle.

OpenMoko a démontré qu'une approche totalement ouverte était possible, allant jusqu'à la commercialisation d'un produit fini, mais c'est maintenant la question de sa pérennité qui se pose.

Source : Ars Technica