Le nouveau CEO du groupe HP, Leo Apotheker, sera finalement présent lors du procès qui doit décider du montant que son ancienne société, l'éditeur SAP, devra verser à Oracle en dédommagement du vol de données confidentielles obtenues par l'intermédiaire de la société TomorrowNow.

Bien que n'étant pas impliqué directement, Leo Apotheker avait  pris la tête de SAP alors que la fraude était en cours et n'y a mis un terme que six mois plus tard. Pour Larry Ellison, patron d' Oracle, s'il n'a pas initié le vol des informations d' Oracle, il a tout de même pris son temps pour la stopper, mettant la main sur des données sensibles.

D'où la colère du président d' Oracle en apprenant sa nomination à la tête de HP et sa volonté de l'impliquer dans l'affaire Oracle / SAP, en promettant la semaine dernière d'apporter lors du procès des éléments nouveaux censés confirmer sa culpabilité, au moins partielle.


Qui veut gagner des millions ?
Dans ce bras de fer, Larry Ellison vient de marquer un point puisqu'il vient d'être confirmé que Leo Apotheker serait bien présent lors du procès, ce qui ne sera pas du meilleur effet du point de vue de son nouveau rôle de dirigeant de HP.

Il devrait confirmer la ligne de défense de SAP, à savoir qu'il y a bien eu pillage de la propriété industrielle d' Oracle et obtention d'informations confidentielles mais que la nouvelle direction menée par Apotheker n'avait pas connaissance des agissements de TomorrowNow lors de son rachat et a mis fin aux pratiques une fois découverts.

Pour Oracle, certains employés de SAP étaient au courant de ce qui se passait, avec pour preuve des échanges de communications avec deux employés de TomorrowNow. La cour devra trancher pour déterminer le montant des dommages que devra payer SAP. Pour les avocats d'Oracle, ils se chiffrent en milliards de dollars. Ceux de SAP l'estiment à environ 40 millions de dollars.

L'affaire est également embarrassante pour HP qui doit jongler avec les déclarations pour garder une position neutre et réaffirmer sa confiance en un CEO en poste depuis moins d'un mois. Après les affaires des deux précédents CEO, obligés de quitter prématurément leurs fonctions, l'implication directe de Leo Apotheker serait une troisième mauvaise pioche, ce que les actionnaires ne manqueront pas de reprocher au conseil d'administration.

Source : Reuters