Après des mois de négociations, de tiraillements et de pression de la part des Etats-Unis, la Commission européenne a finalement approuvé le rachat de la société Sun Microsystems par l'éditeur de base de données Oracle.

Si les autorités américaines avaient facilement validé l'acquisition, le régulateur européen s'était inquiété du sort réservé à l'évolution de la base de données open source MySQL, alors même qu'Oracle commercialise des bases de données propriétaires.

Cela avait entraîné un report de son approbation et la demande de garanties quant à la pérennité de MySQL. Après avoir fait la sourde oreille, Oracle avait consenti à plusieurs concessions de manière à satisfaire les demandes européennes.

Pas assez pour l'un des fondateurs de MySQL, Michael Monty Widenius, qui a organisé une pétition voulant rassembler un maximum de signatures et adressée aux principaux organismes de régulation dans le monde.

La pétition a généré en quelques semaines plus de 30 000 signatures mais cela n'aura pas suffi à changer le cours des décisions, du moins en Europe. Au contraire, pour Neelie Kroes, membre de la Commission chargée de la Concurrence, " le rachat de Sun par Oracle est susceptible de redynamiser des actifs importants et de donner naissance à de nouveaux produits innovants. "


Pas de problème avec MySQL et Java
Dans son communiqué, la Commission européenne estime que " bien que MySQL et Oracle soient en concurrence sur certains segment du marché des bases de données, elles ne le sont pas directement pour d'autres. "

Elle note également qu'il existe des alternatives open source ( PostgreSQL, notamment ) qui pourraient prendre le relais si Oracle venaient à affaiblir MySQL, et qu'il est d'autre part possible de faire évoluer des branches de MySQL ( forks ) pour maintenir l'existence des bases de données open source, qui représentent 15% du marché par rapport aux solutions propriétaires.

D'autre part, Oracle s'est engagé à maintenir les versions antérieures de MySQL sous licence GPL et a prendre des mesures pour maintenir son développement. La Commission européenne s'est également intéressée au sort de la technologie Java mais note qu' Oracle a tout intérêt à maintenir l'écosystème existant.