Les avancées de la neuroscience débouchent sur divers dispositifs permettant de compenser des pertes motrices ou de réduire l'impact de maladies neurologiques.

Un programme récemment lancé en Espagne accompagne ainsi une poignée de patients souffrant de la maladie de Parkinson. Et c'est un trio de dispositif technologique qui est actuellement en phase de test : un boîtier équipé de divers capteurs, une oreillette et un smartphone.

Le projet de recherche européen REMPARK vise à redonner une autonomie aux personnes souffrant de la maladie de Parkinson. Pour ce faire, les patients portent en permanence un capteur de mouvements, qui détecte l'amplitude et les anomalies dans les mouvements de l'utilisateur. Lorsqu'une anomalie est repérée, un stimulus acoustique est automatiquement envoyé à une oreillette pour cibler le centre de l'équilibre de l'oreille interne.

Dans le trio, le smartphone enregistre les données, crée des statistiques et communique directement les informations aux médecins en charge du suivi du programme. L'objectif est d'adapter plus rapidement la réponse médicamenteuse et le traitement du patient en fonction de son état de santé presque communiqué en temps réel.

Angels Bayés, du Centre médical Teknon en Espagne indique "Ce dispositif nous permet de savoir combien d'heures par jour la mobilité du patient est ON, c'est-à-dire opérationnelle et OFF, c'est-à-dire réduite et comment celui-ci se déplace pendant ces 2 phases de la maladie. On sait également si le patient souffre ou non de blocages et combien de temps ils durent. On peut aussi déterminer à quel rythme le patient marche. Et lorsque le système détecte un problème moteur, il active automatiquement un stimulus sonore pour aider le patient à marcher plus facilement."

Le boitier porté par le patient intègre plusieurs capteurs, dont un accéléromètre, un magnétomètre et un gyroscope, ce qui lui permet d'enregistrer les moindres déplacements de l'utilisateur.

Les premiers retours des patients sont encourageants puisqu'ils auraient tous récupéré une certaine autonomie. Pourtant, le système reste perfectible : "La plupart des patients souhaiteraient que le capteur soit plus petit. Ils regrettent aussi qu'il y ait un intervalle d'une minute entre le moment où le capteur détecte un problème et le déclenchement du signal sonore. Le concernant, ils préfèreraient également entendre une musique plutôt que le son d'un métronome."

Les chercheurs travaillent déjà sur la prochaine étape du projet : "La prochaine étape consiste à transformer l'appareil en un véritable dispositif médical. Un dispositif capable d'aider le médecin à poser un diagnostic plus précis et capable, au final, de réguler le traitement des patients afin d'améliorer leur état de santé. Mais, comme la réglementation sur les dispositifs médicaux est très stricte en Europe, ce projet requiert encore beaucoup de travail"

Source : euronews