Le Bring Your Own Device est à la mode dans les grandes entreprises, puisque tout le monde aujourd'hui s'équipe de tablettes, ordinateurs portables, smartphones... Pourquoi les entreprises continueraient-elles d'investir elles même dans des équipements, quand elles peuvent proposer à leurs salariés de profiter de la prise en mains qu'ils ont de leurs propres terminaux ?

En apparence, le BYOD permet de limiter les investissements, et pour le salarié, c'est aussi l'occasion de ne pas avoir à multiplier les terminaux et à continuer de profiter des dispositifs sur lesquels il a ses habitudes pour travailler en plus de ses loisirs...

Mais si le travail s'introduit dans le dispositif du salarié au travers d'applications pros, la surveillance est également de mise. Et vient alors la question du respect de la vie privée et les abus qui en découlent. D'autant que les politiques de BYOD sont parfois très strictes et nécessitent une application à la lettre de certains points, notamment lorsqu'il est question de ramener à la maison des dossiers confidentiels, ou lorsque certaines activités sont jugées sensibles.

Un cas vient ainsi de démontrer comment le BYOD peut amener à des débordements : selon CIO, une banque de New York a récemment licencié plusieurs cadres sur la simple raison qu'ils n'auraient pas signalé la perte de leur smartphone dans les 24 heures, conformément à la politique en vigueur dans la société.

Autre exemple, un responsable de la communication d'un cabinet d'avocats californien était automatiquement informé lorsque l'un des employés se portait pâle pour finalement aller jouer au golf. Les informations de géolocalisation de son smartphone utilisé dans le cadre du BYOD l'ont ainsi trahi.

Se pose alors la limite dans laquelle l'employeur est en droit d'obtenir des informations sur l'appareil utilisé dans le cadre de l'activité professionnelle de son employé. Si une séparation des univers personnels et professionnels est possible dans quelques terminaux, il reste facile pour les applications de récolter des informations à l'insu de l'utilisateur, pour les transmettre comme autant d'éléments à charge pour l'employeur.

Voilà autant d'éléments qui font que les employés restent frileux et voient actuellement plus d'inconvénients à opter pour le BYOD qu'à y succomber. Actuellement, le BYOD n'est pas véritablement au coeur des préoccupations de la justice ou des différentes CNIL, qui n'ont pas encore adapté les encadrements légaux de cette nouvelle tendance. Il faudra peut-être ainsi passer par des lois et l'établissement d'un code de conduite des entreprises pour véritablement lancer la révolution du BYOD, mais dans l'attente, la peur de la surveillance reste un sérieux frein au procédé.

Source : CIO