C'est une question que soulève BFMTV : Et si le rachat de SFR faisait perdre jusqu'à 3 milliards d'euros à l'État ? Finalement, ce n'est pas qu'Orange ou les MVNO qui auraient le plus à perdre de la fusion à venir entre SFR et un des deux acheteurs potentiels, mais l'État.

Opérateurs  L'État perdant, peu importe l'issue de la vente.

Si dans un premier temps le rachat de SFR par Bouygues ou Numéricable semble impacter directement Free Mobile, Orange, les MVNO et les consommateurs, il reste une constante qui perd à tous les coups : l'état.

Dans le cadre d'un rachat de SFR par Numéricâble, les clients ADSL de SFR pourraient rapidement être invités à migrer vers les offres fibres de Numéricâble. Une solution au bénéfice de l'utilisateur, mais qui ne sert pas les intérêts de l'État. Car l'État est actionnaire d'Orange, qui ne serait ainsi plus sollicité pour la location de sa boucle locale. Un manque à gagner pour l'opérateur qui se répercutera sur les bénéfices de l'État.

Dans le cadre d'un rachat par Bouygues, la situation est différente. Car si la transaction se réalise, Bouygues a déjà prévu de vendre 15 000 antennes à Free Mobile, lui permettant de devenir autonome et donc de ne plus passer par l'itinérance facturée au prix fort par Orange. Là encore, l'État actionnaire d'Orange a tout à y perdre.

Mais dans ce deuxième scénario, les pertes de l'État seraient beaucoup plus importantes, notamment parce que l'accord entre Bouygues et Free prévoir également la cession d'une partie de sa bande de fréquences 800 MHz.

Or, l'Etat comptait bien sur la mise en vente de la bande 700 Mhz pour renflouer les caisses, une bande de fréquence pour laquelle Free Mobile et Orange se sont annoncés très intéressés par le passé, et dont les enchères étaient promises à un bel avenir. En accédant à la bande 800 MHz de Bouygues, Free n'aurait plus réellement besoin de cette bande 700 MHz, ou du moins, son obtention n'aura pas un rôle capital dans le déploiement de son réseau. En d'autres termes, personne ne devrait plus réellement se battre pour obtenir ces fréquences dont l'État espère tirer 3 milliards d'euros.

L'État misait beaucoup sur Free pour le rachat des fameuses " fréquences en or", malheureusement l'opérateur a toutes les chances de les obtenir directement de Bouygues, et à un prix beaucoup plus intéressant.

Source : BFMTV