L'année 2011 s'est révélée particulièrement difficile pour le fabricant Research in Motion ( RIM ). Malgré une présence internationale loin d'être négligeable, sa présence aux Etats-Unis a connu les assauts des plates-formes concurrentes Android et iOS jusque sur ses marchés traditionnels, à savoir l'espace professionnel.

Son entrée sur le segment des tablettes n'a pas complètement répondu aux attentes, la tablette iPad restant une référence aux yeux du grand public comme des professionnels désireux de s'équiper, obligeant RIM à brader son produit.

Avec un cours en bourse effondré, les critiques des actionnaires se sont multipliées, appelant à un changement de direction comme de stratégie, amplifiées par l'annonce du retard de la prochaine plate-forme de RIM, BlackBerry 10, censée remettre le fabricant à flot.

La promesse d'un rapport sur la gouvernance de la société avait permis aux deux CEO Mike Lazaridis et Jim Balsillie d'éviter une fronde directe lors de la dernière assemblée annuelle mais l'absence d'améliorations à court terme et le pessimisme ambiant risquent bien de les obliger à procéder à quelques aménagements dans la direction


Vers une vraie présidente du conseil ?

Le Financial Post suggère que la création d'un poste de président du conseil d'administration est sérieusement à l'étude et cite un nom pour l'occuper : Barbara Stymiest, membre du conseil depuis 2007.

Elle participe à l'élaboration du rapport chargé d'étudier le fonctionnement de la hiérarchie au sein de RIM et la question de disposer d'un véritable président du conseil capable de faire contre-poids face aux CEO. Cette fonction est assurée officieusement par l'un des membres du conseil, John Richardson, mais sans toutes les prérogatives correspondantes, dont celle de pouvoir remettre en question le choix des dirigeants en cas de mauvais résultats.

Ces évolutions radicales pourraient découler de la publication du rapport qui doit intervenir d'ici le 31 janvier 2012, même si les préconisations de ce dernier ne sont pas encore complètement arrêtées. Cette séparation des rôles pourrait être le signal de changements plus profonds dans la stratégie et la gouvernance de RIM, alors que le conseil a jusqu'à présent toujours soutenu toutes les décisions des deux co-CEO, malgré l'effondrement de la valeur du groupe.

Ce serait en tous les cas un geste d'apaisement envers les actionnaires et une première mesure qui pourrait laisser le temps à la stratégie du fabricant de s'exprimer avec BlackBerry 10 et les mesures annoncées précédemment, comme un renforcement des lancements et de la visibilité de la marque.

Source : Financial Post