Il existe une certaine dissonance au pays des Blackberry, entre le fabricant Research in Motion ( RIM ) qui continue de voir ses résultats progresser malgré une concurrence toujours plus forte et les analystes financiers guettant le faux pas qui trahira une fragilité du groupe.

Nous évoquions récemment les interrogations des observateurs sur la stratégie d'innovation à long terme de Research in Motion et sa capacité à proposer de nouvelles orientations plutôt que de cultiver l'existant.

En annonçant un chiffre d'affaires de 4,08 milliards de dollars sur son dernier trimestre fiscal 2010, terminé fin février, et 10,5 millions de terminaux écoulés, RIM n'a pas vraiment démérité : la progression de son résultat est de 18% par rapport à l'an dernier et il n'a jamais vendu autant de terminaux mobiles.

Pourtant, les analystes s'attendaient à un chiffre d'affaires de 4,3 milliards de dollars et des ventes de 11 millions d'unités pour le dernier trimestre fiscal. Le fabricant explique cette différence par une correction des stocks chez les opérateur et par un prix moyen plus faible qu'attendu pour les terminaux ( 311 dollars, alors que l'attente était de 320 dollars ).

Rien qui signale réellement des difficultés chez RIM, donc, mais cela n'a pas empêché le titre en Bourse de dévisser de plus de 4% à l'annonce des résultats. Par ailleurs, le fabricant a tout de même engrangé un record de 4,9 millions de nouveaux clients, portant sa base à 41 millions d'utilisateurs.


Un bilan qui reste très solide
Sur l'ensemble de l'année fiscale, RIM a généré un chiffre d'affaires de 15 milliards de dollars, en progression de 35% par rapport à l'année précédente, et ce malgré les conditions difficiles de la crise économique mondiale.

80% de ce revenu est issu des ventes de terminaux et 16% des services. RIM a écoulé environ 37 millions de smartphones Blackberry durant l'année fiscale 2010. Le résultat net est de 2,46 milliards de dollars, en progression de près de 30% par rapport à l'année fiscale 2009.

Les bases restent donc solides et RIM s'attend à une nouvelle année prometteuse. Le décalage entre les attentes des analystes et la réalité des bons résultats de RIM n'est pas nouveau. Certains observateurs estiment que le gros de la croissance de la société devrait se jouer maintenant à l'international tandis qu'il pourrait commencer à perdre un peu de terrain aux Etats-Unis, où il est actuellement le plus gros vendeur de smartphones.