Japon drapeau Le séisme de vendredi dernier, mais surtout le tsunami qui a suivi, ont fait chanceler l'économie japonaise et pourrait lui coûter plus de 100 milliards de dollars, selon les premières estimations. Si bon  nombre d'installations ( hormis les plus côtières ) ont relativement bien résisté, le pays est dans un état de choc, avec des réseaux de transport désorganisés, des sites de production stoppés et désormais la menace d'une catastrophe nucléaire sur le site de Fukushima.

L'économie du pays, qui n'était déjà pas à son meilleur niveau avant la catastrophe, a connu là un sévère contre-coup, la Bourse de Tokyo perdant 16% de sa valeur en deux jours et va mettre du temps à s'en remettre.

Or, comme nous l'avons indiqué hier, le Japon produit un certain nombre de composants essentiels au marché high-tech, des gadgets électroniques à l'automobile, et plusieurs secteurs de l'industrie anticipe déjà des perturbations dans l'approvisionnement en composants et d'importantes variations de prix.


Des ondes de choc aussi sur les marchés financiers

Si le Japon devrait pouvoir faire face au choc économique, les marchés s'inquiètent de l'ensemble des perturbations mondiales générées et la plupart des places boursières sont en train de décrocher.

Plusieurs valeurs technologiques affichent un recul sensible, dans la perspective d'un ralentissement de leur activité, faute de disposer des composants nécessaires, tandis que le secteur énergétique est touché par les inquiétudes liées au nucléaire et au ralentissement probable de projets de déploiement nucléaire, au vu des difficultés rencontrées à stopper l'emballement de trois des réacteurs du site de Fukushima, avec un risque de dégagement d'un nuage radioactif, alors que Tokyo, la capitale et ses dizaines de millions d'habitants, ne se trouve qu'à 250 kilomètres de distance.

A Paris, le CAC 40 est en recul de plus de 3,5%, sous l'effet d'un recul des valeurs énergétiques ( mais pas celles représentant des technologies alternatives au nucléaire, qui elles gagnent du terrain ) mais aussi du luxe, le marché japonais étant stratégique pour ces dernières. Des valeurs technologiques, comme STMicroelectronics ou Soitec, sont également affectées.

Il est encore trop tôt pour évaluer quel impact auront ces divers reculs sur l'économie mondiale et sur l'effet de reprise qui s'était amorcé en 2010 après la crise économique mondiale de 2008-2009. Un certain nombre de prévisions vont devoir en tous les cas être revues à la baisse.