Si le marché des semiconducteurs a fait le dos rond fin 2008 et en 2009 alors que la crise économique mondiale battait son plein, le contexte n'a finalement pas été si catastrophique, en tout cas loin des prévisions de décroissance alarmistes de certains analystes sur des secteurs clé comme les ordinateurs ou les téléphones portables.

Il y a bien eu ralentissement de la demande et l'industrie des semiconducteurs en a subi les effets en 2009, mais la reprise tout au long de 2010 est spectaculaire. La SIA ( Semiconductor Industry Association ), qui regroupe les acteurs américains, affirme que le secteur a connu cette année une croissance de 31,8%, conduisant à un chiffre d'affaires global record de 298,3 milliards de dollars.

Même le mois de décembre 2010, qui a connu un très léger recul ( -3% ) par rapport au trimestre précédent, reste largement supérieur à la même période en 2009 ( +12,2% ). De même, le dernier trimestre 2010, avec des revenus de 75,5 milliards de dollars, recule de 4% par rapport au trimestre précédent mais représente une progression de plus de 12% par rapport au dernier trimestre 2009.

Tout en se félicitant de cette solide reprise, Brian Toohey, président de la SIA, note l'utilisation des semiconducteurs dans un nombre toujours plus large d'appareils, ce qui fait les affaires du secteur et participe à ces résultats : " nos membres continuent d'adapter leur activité pour répondre à la demande croissante en matière d'innovation dans les semiconducteurs ".


Inquiétudes face à la montée de la puissance asiatique
Toutes les grandes catégories de semiconducteurs ont connu en 2010 une croissance à deux chiffres mais la SIA note toutefois que la zone Asie-Pacifique représente 54% du marché quand les Amériques n'en représentent plus que 18%.

" La conception de semiconducteurs et les sites de production sont stratégiques pour la croissance de notre nation [les Etats-Unis]. Cependant, notre secteur est confronté à une forte concurrence et nos pouvoirs politiques et régulateurs doivent assurer que nous disposons des outils économiques qui permettent à notre industrie de s'épanouir aux Etats-Unis et de rester le premier pôle d'exportation du pays ", a-t-il conclu.

Le malaise est donc patent face à la concurrence grandissante des pays asiatiques, et notamment de la Chine qui ne se contente plus du seul rôle de producteur des semiconducteurs dans des usines délocalisées.

Pour 2011, la SIA prévoit une croissance plus modeste du marché, à un chiffre, suggérant que les effets de la crise économique mondiale continuent de se diffuser dans le secteur.