Dans une longue interview accordée à Wired, Edward Snowden fait peser sur la NSA la responsabilité d'une coupure de la connectivité Internet en Syrie. Même si depuis il y en a eu d'autres, cette coupure fin 2012 avait notamment déclenché un mouvement de résistance d'hacktivistes.

Syrie-coupure-Internet-Akamai-novembre-2012 Jusqu'à présent, les soupçons pesaient sur une initiative du gouvernement de Bashar al-Assad pour museler les moyens de communication des dissidents. De son côté, le ministre syrien de l'information avait pointé du doigt des actions de " terroristes " ayant ciblé " les lignes Internet " et avec pour conséquence des " coupures dans certaines régions ". Quoi qu'il en soit, l'agence nationale de sécurité américaine semblait totalement étrangère à cette affaire.

D'après l'ancien consultant de la NSA actuellement réfugié en Russie, les hackers d'élite de l'agence appartenant à l'unité Tailored Access Operations ont commis une bourde. Ils ont tenté d'installer à distance un exploit sur un routeur de cœur de réseau d'un important fournisseur d'accès à Internet en Syrie.

Toujours selon Edward Snowden, l'opération, qui visait à placer un agent logiciel afin d'accéder au trafic Internet d'une bonne partie du pays, a capoté et a endommagé le routeur pris pour cible. En vain, la TAO a tenté de réparer le routeur à distance et couvrir ses traces.

" Heureusement pour la NSA, les Syriens étaient apparemment plus concentrés sur la remise en état de l'Internet de la nation que sur le pistage de la cause de la panne ", déclare Edward Snowden. Il ajoute que la tension au sein du centre des opérations du TAO serait retombée avec une plaisanterie qui en dit toutefois long sur les pratiques de la NSA : " Si nous sommes pris, nous pouvons toujours pointer du doigt Israël. "

C'est la première fois qu'une telle révélation est faite. Elle apparaît toutefois plus fragile que les précédentes puisées dans des documents fuités par Edward Snowden. Ici, pas de document à l'appui. Edward Snowden rapporte ce que lui a raconté un officier du renseignement. Une simple anecdote au sein de la NSA en somme…