Le réseau de micro-blogging Twitter prépare son entrée en bourse en utilisant les nouvelles dispositions légales qui lui permettent de se préparer discrètement, quand les entreprises devaient jusqu'à présent tout déballer dès leur préparation à l'IPO.

Le réseau social a tout de même commencé à divulguer certaines informations, à commencer par la fait qu'il n'est toujours pas rentable malgré une forte augmentation de son chiffre d'affaires. La donnée n'est pas grave en soi, Twitter étant toujours dans une phase d'expansion l'incitant à dépenser beaucoup pour assurer sa croissance mais elle attire logiquement l'attention sur sa stratégie de création de flux financiers.

Alors avec 218 millions d'utilisateurs revendiqués, certains annonceurs n'y trouvent pas leur compte et pensent que la masse critique n'est pas atteinte. Or d'une part la croissance du nombre d'abonnés à Twitter semble ralentir, d'autre part, il reste à faire la part entre ceux qui sont inscrits...et ceux qui utilisent réellement le service.

Comme Facebook avant lui, Twitter doit donner des garanties sur la réalité de ses abonnés, entre ceux qui s'inscrivent "pour voir" mais n'y reviennent pas, ceux qui disposent de multiples comptes, ceux qui l'utilisent hors des règles d'utilisation normale et les comptes bot spammeurs.

Les annonceurs veulent bien injecter de l'argent dans des campagnes publicitaires mais seulement s'il y a des gens en chair et en os au bout, et plus ils seront, mieux ce sera. Là encore, la comparaison avec Facebook et ses 1,15 milliard d'utilisateurs pèse lourd dans la balance.

Si bon nombre de personnes influentes utilisent Twitter et sont à même de jouer les prescripteurs d'opinions, Facebook reste une valeur sûre et privilégiée en matière d'investissement publicitaire. Le Wall Street Journal note que le réseau social le reconnaît lui-même dans le document listant les risques qui pourraient l'empêcher d'atteindre ses promesses de croissance : une incapacité à augmenter la base d'utilisateurs pourrait conduire au départ des annonceurs et à une chute de revenus, les recettes publicitaires représentant la grande majorité des revenus de l'entreprise.

Pour les observateurs, Twitter ne serait pas encore assez attractif pour le grand public dans son fonctionnement, limitant sa propagation.