Le réseau social Twitter avait toujours écarté l'idée d'une introduction en bourse, même en 2011 quand de nombreuses sociétés du Web ont sauté le pas. L'envie d'alimenter sa croissance organique, dans un contexte concurrentiel dur où les succès se font et se défont très vite, et surtout d'affermir son modèle économique, qui reste le principal écueil des sociétés entrées trop vite en bourse, l'avaient tenu à l'écart de la tendance.

Twitter-logo  Mais le réseau de micro-blogging a su profiter des flux de la publicité mobile tout en protégeant jalousement son territoire, rachetant ou faisant fermer des applications et contrôlant l'accès à la marée de tweets produite chaque jour.

Et c'est justement par un tweet que le réseau social annonce qu'il a fourni au gendarme boursier américain, la SEC, les formulaires pour une introduction en bourse prochaine, rompant avec son intention affichée jusqu'à présent de rester une société non cotée sur les marchés publics.

Outre ses propres performances financières qui montrent que les revenus publicitaires sont désormais bien ancrées dans son modèle, le contexte boursier semble plus propice. Les sociétés qui avaient tenté leur chance il y a deux ans et ont connu de fortes baisses de leur cours redeviennent attractives. L'exemple de Facebook en témoigne.

Générant moins de 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires (il est vers les 600 millions de dollars), l'entreprise n'est pas tenue de publier immédiatement ses données financières et ne donne donc aucune indication sur ses paramètres financiers mais sa valorisation sur les marchés secondaires est évaluée à environ 15 milliards de dollars.

Le choix de Dick Costolo comme CEO il y a trois ans, avec son profil de gestionnaire et en remplacement des co-fondateurs qui étaient plus tournés vers la visibilité et la reconnaissance du réseau social, s'avère donc payant et va permettre de passer à l'étape suivante de son développement.

Mais si la société a le vent en poupe, les investisseurs vont maintenant scruter son activité pour deviner si elle saura tenir le cap sur le long terme. L'acquisition récente de la régie MoPub indique en tous les cas que Twitter veut résoudre rapidement certaines de ses faiblesses, notamment du côté des possibilités de la plate-forme destinée aux annonceurs.