Avec SPDY, Google avait pour objectif de renforcer les capacités du protocole HTTP et réduire le temps de chargement des pages Web grâce notamment à la compression des en-têtes et le multiplexage pour combiner plusieurs requêtes sur la même connexion. Finalement, SPDY n'est pas devenu un standard (et a été abandonné) mais ses principes ont servi de base à HTTP/2.

Fort de l'expérience emmagasinée avec SPDY, Google s'attaque à une couche inférieure avec QUIC. Signifiant Quick UDP Internet Connections, QUIC est un protocole réseau expérimental se posant comme une alternative à TCP et exploitant UDP.

User Datagram Protocol est un protocole socle d'Internet dans la couche transport de TCP/IP et orienté non connexion contrairement à Transmission Control Protocol. QUIC supporte des connexions multiplexées à travers TLS (Transport Layer Security ; successeur de SSL pour la sécurisation des échanges sur Internet) et en se basant donc sur UDP plutôt que TCP.

" QUIC combine une collection soigneusement choisie de techniques pour réduire le nombre d'allers-retours dont nous avons besoin pour surfer sur Internet ", écrit Google. Outre une sécurité avec TLS, c'est la promesse d'une réduction du temps de latence pour le transport des données. QUIC tire aussi parti d'un mécanisme de contrôle de congestion, de correction des erreurs et de réduction des reconnexions pour les clients mobiles.

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Ce protocole QUIC a été introduit par Google en juin 2013 via un ajout dans Chrome Canary. Désormais, Google parle de le soumettre à l'IETF (Internet Engineering Task Force) avec ainsi dans l'idée qu'il devienne un standard d'Internet.

Au cours du dernier trimestre, Google a augmenté la quantité de trafic de ses services via QUIC et estime que l'analyse des performances montre que " les résultats obtenus jusqu'ici sont positifs ". En particulier, une moindre latence dans l'établissement d'une connexion, une amélioration du contrôle de la congestion et une meilleure récupération des pertes.

Avec la recherche Google, le temps de chargement d'une page dite moyenne est amélioré de 3 %. Un gain qui paraît minime mais demeure significatif compte tenu des diverses optimisations déjà exploitées. Pour des connexions à YouTube à travers QUIC, Google fait valoir une diminution de 30 % du rebuffering lors de la consultation de vidéos et affirme que 75 % des connexions peuvent tirer parti de la fonctionnalité zero-round-trip de QUIC (0 RTT ; pour le nombre d'allers-retours).

Reste à voir ce que l'IETF en pensera. Un processus qui pourrait encore être long, tandis que la concurrence aura aussi son mot à dire.

Source : Google