Les opérateurs mobiles français sont en train de tout faire pour empêcher l'émergence d'un quatrième opérateur en lançant de multiples recours, mais ils ne sont eux mêmes pas exempts de critiques quant à leurs propres obligations vis à vis de leur licence 3G.

Le régulateur des télécommunications, l' Arcep, pourrait en effet mettre en demeure Orange et SFR de tenir leurs engagements de couverture 3G de la population. Alors que celle-ci devrait être de 99%, elle n'atteint actuellement que 83% pour le premier et 80% pour le second.

En conséquence, note le journal Les Echos, l' Arcep serait en droit, selon la loi de modernisation de l'économie ( LME ) de 2007, de leur infliger des amendes d'un montant de 600 à 700 millions d'euros par opérateur, soit plus encore que le montant déjà respectable de 534 millions d'euros qui leur avait été signifié collectivement ( Bouygues Telecom inclus ) dans le cadre du " Yalta des mobiles ", après avoir été reconnus d'entente illégale.

Après avoir mis en demeure Bouygues Telecom de lancer son réseau 3G dans les temps en 2007, l' Arcep va jouer de cette menace pour tenter de faire améliorer la couverture des deux principaux opérateurs, l'évaluation de couverture 3G du troisième acteur intervenant plus tard.


Un contexte particulièrement compliqué
Mais si l' Arcep doit faire face à la demande pressante des élus, notamment pour les zones rurales, et à la résorption des zones blanches, l'installation de nouvelles antennes-relais s'est considérablement compliquée depuis quelques mois, avec la poussée des inquiétudes liées aux effets des radiofréquences sur la santé, avec procès et demandes de démantèlement de sites,  et la pression de plus en plus insistante concernant une réduction des seuils d'exposition qui pourrait, si elle est effectivement décidée, faire en plus exploser les coûts.

Tout en ayant de bonnes raisons de sanctionner Orange et SFR, l' Arcep pourrait prendre en compte ces difficultés et réaménager un calendrier de couverture, leur laissant un sursis de quelques trimestres.

Il est vrai que le cadre n'est pas vraiment sain pour l'arrivée d'un quatrième opérateur mobile, qui aura lui aussi à composer entre les obligations de couverture et l'éventualité d'une réglementation plus contraignante qui fera grimper les coûts.

On peut alors comprendre pourquoi la plupart des candidats potentiels à la quatrième licence 3G française ont fait marche arrière, même le couple Virgin Mobile / Numericable. Et si le groupe Iliad ( Free ) reste pour le moment le seul candidat ferme, les obstacles s'annoncent plus que nombreux sur la voie du quatrième opérateur français.

Source : Les Echos