L'arrivée de Free Mobile sur la 4G, avec une offre reposant sur son forfait 3G et proposée sans surcoût, a enchaîné une vague de critiques chez la concurrence mais aussi des inquiétudes du côté du Ministère de l'Industrie sur les conséquences d'une nouvelle guerre des prix dans le secteur, après les remous créés par le lancement de l'offre 3G de Free Mobile début 2012.

Tout en étant attaqué sur sa couverture et son service, le quatrième opérateur force de nouveau la concurrence à le suivre sur le terrain des prix bas et tous finissent par y venir, malgré leur argumentation sur la qualité de leur réseau, leur ensemble de boutiques et les services associés.

Fleur-Pellerin  Chez les ministres, on s'interroge toujours sur la réalité de l'investissement de Free Mobile dans son infrastructure et on a déjà émis plusieurs mises en garde, dont une visant directement l'opérateur.

Et la pression reste maintenue : dans un entretien au Parisien, Fleur Pellerin, ministre chargée du développement de l'Economie Numérique, a indiqué qu'elle comptait "remettre de l'ordre" dans la guerre des prix au sein de la 4G.

Comment ? En redonnant à l'Arcep, autorité de régulation des télécoms, le pouvoir de sanction qui lui avait été précédemment retiré. " Nous allons corriger cette situation début 2014 par voie d'ordonnance. Nous alons rendre son bâton au gendarme des télécoms", a-t-elle indiqué.

En toile de fond, ce sont toujours les investissements dans le réseau qui sont visés : "si les engagements de couverture ne sont pas respectés, des sanctions dissuasives  (astreintes financières, suspensions de licences, etc) seront prises", fait-elle valoir.

Fleur Pellerin entend aussi encadrer la publicité pour les mobiles, avec l'appui de Benoît Hamon, ministre de la Consommation, en les obligeant à communiquer non plus sur un débit maximum théorique mais sur une fourchette de débits (comme nous le suggérions il y a peu).

Pour ce qui est de la question de conserver quatre opérateurs sur le marché, Fleur Pellerin rappelle que le choix d'ajouter un quatrième opérateur s'est joué durant le gouvernement précédent et que la décision ne lui appartient pas.

Si Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, dit craindre la disparition d'un opérateur mobile à court ou moyen terme, on se souviendra qu'un marché à quatre acteurs était vu positivement par l'Autorité de la Concurrence, surtout après l'affaire de l'entente entre les trois opérateurs mobiles français dans les années 2000 (Yalta des mobiles).

Source : AFP