La communauté scientifique est en émoi face à l'arrivée d'un nouvel objet cosmique, nommé 3I/ATLAS. Cet objet interstellaire, en cours de traversée de notre système solaire interne, remet en question les classifications existantes.
L'observation récente, le 1er juillet 2025, par le télescope ATLAS, marque un fait exceptionnel : c'est seulement le troisième corps céleste de ce genre jamais détecté, suite aux renommés Oumuamua et Borisov. Cependant, plus que sa rareté, c'est l'interprétation de sa brillance qui crée la confusion, incitant certains scientifiques à formuler des théories audacieuses.
3I/ATLAS : S'agit-il d'une comète... ou d'un objet illuminé de l'intérieur ?
La NASA considère 3I/ATLAS comme une comète, croyant que sa brillance est due à la réflexion de la lumière solaire sur son noyau, créant une « coma » composée de poussière et de gaz.
Or, l'astrophysicien de Harvard Avi Loeb conteste cette interprétation. Selon son analyse des images du télescope Hubble, le profil de luminosité autour de 3I/ATLAS suggère que le noyau lui-même domine la lumière observée. Pour Loeb, si l'objet ne faisait que réfléchir la lumière solaire, il devrait mesurer une douzaine de kilomètres, une taille improbable compte tenu des observations et du réservoir limité de matière rocheuse dans l'espace interstellaire.
Il avance que la lumière pourrait venir d'une source interne, ce qui impliquerait une taille bien plus réduite, comparable aux autres objets interstellaires connus.
Une trajectoire trop "parfaite" pour être naturelle ?
L'hypothèse d'une source lumineuse interne ouvre la porte à des scénarios fascinants. Avi Loeb spécule que le noyau de 3I/ATLAS pourrait être de nature nucléaire, soit un fragment extrêmement rare issu d'une supernova, soit, et c'est là que l'imagination s'envole, un moteur conçu par une intelligence non humaine.
Cette dernière idée est renforcée par la « trajectoire finement ajustée » de l'objet, qui le verra passer à proximité de la Terre, de Mars et de Jupiter. Bien que son approche la plus proche de notre planète soit masquée par le soleil, cette trajectoire soulève des interrogations sur une possible mission de reconnaissance.
La vitesse de 3I/ATLAS, environ 209 000 km/h, est d'ailleurs la plus élevée jamais enregistrée pour un objet de son genre, fruit de milliards d'années de voyages interstellaires.
Que disent les autres scientifiques et quelles sont les prochaines étapes ?
La majorité des scientifiques, à l'image des docteurs Rebecca Allen et Laura Driessen, restent prudents et considèrent 3I/ATLAS comme une simple "roche spatiale amusante" venue de l'extérieur du système solaire.
Pour eux, l'objet présente bien les signes d'une comète, avec une "coma" et une légère queue de poussière visible sur les clichés de Hubble. L'excitation autour de 3I/ATLAS réside avant tout dans son origine interstellaire, offrant une occasion rare d'étudier la composition chimique d'un corps provenant d'un autre système stellaire grâce à la spectroscopie. David Jewitt, leader de l'équipe scientifique du Hubble, souligne qu'il est impossible de retracer avec précision l'origine de l'objet. Avi Loeb appelle la NASA à utiliser ses sondes, comme le Mars Reconnaissance Orbiter et Juno, pour des observations rapprochées d'ici octobre et le printemps prochain, espérant obtenir des preuves plus solides de ses théories.
Foire Aux Questions (FAQ)
Qu'est-ce que 3I/ATLAS et pourquoi est-il important ?
3I/ATLAS est le troisième objet interstellaire jamais observé traversant notre système solaire. Son importance réside dans la rareté de ces visiteurs cosmiques, offrant une opportunité unique d'étudier des matériaux provenant d'autres systèmes stellaires, et dans le débat scientifique sur la nature de sa luminosité.
Quelle est la controverse principale autour de 3I/ATLAS ?
La controverse tourne autour de la source de sa lumière. La NASA pense qu'il s'agit d'une comète reflétant la lumière du soleil. L'astrophysicien Avi Loeb, lui, suggère que l'objet pourrait émettre sa propre lumière, ce qui impliquerait qu'il est plus petit que prévu et pourrait même être d'origine artificielle ou nucléaire.
Sera-t-il possible d'observer 3I/ATLAS ?
3I/ATLAS devrait gagner en luminosité à mesure qu'il approche du soleil. Il pourrait alors être visible avec des télescopes amateurs de bonne taille jusqu'en septembre, avant de disparaître derrière le soleil et de réapparaître début décembre, apparaissant probablement comme une tache floue. Des missions spatiales sont également envisagées pour des observations plus détaillées.