Les réseaux 5G peuvent être déployés en France depuis le 20 novembre et les opérateurs télécoms commencent à dévoiler leurs offres commerciales en attendant de pouvoir étendre leur couverture au-delà des quelques centaines d'antennes déjà déployées pour des essais.
S'il y a une zone qui leur échappe, ce sont les aéroports. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) ne se montre pas favorable au déploiement des réseaux 5G par crainte des risques d'interférences évoqués dans un rapport américain entre la bande 3,5 GHz de la 5G et les radioaltimètres des avions.
L'Agence des fréquences (ANFR) suggère pourtant qu'il n'y a pas d'inquiétude à avoir. Le rapport US vaut pour les fréquences 3,7 à 4 GHz exploitées aux Etats-Unis par rapport à celles des radioaltimètres, entre 4,2 et 4,4 GHz. Des bandes tampon devront être mises en place pour garantir l'absence d'interférences.
En Europe, la bande 3,5 GHz couvre les fréquences de 3,4 à 3,8 GHz, loin des fréquences des radioaltimètres et donc avec un risque minime d'interférences. Il y avait aussi un risque d'interférences entre la 5G et les stations météo mais il a été corrigé depuis.
Les opérateurs télécoms agacés
Il reste que tout ceci ne fait pas les affaires des opérateurs télécoms alors que les aéroports sont vus comme des sites privilégiés pour l'utilisation de la 5G, pour les voyageurs (plus de débit, plus de services...) comme pour la connexion d'un nombre toujours plus grands d'objets connectés dans le cadre d'un usage industriel.
La Fédération Française des Télécoms suit de près les problématiques d'interférences soulevées par la DGAC mais note que la cohabitation des systèmes se fait depuis longtemps et dans un cadre contrôlé et que ce type de problème aurait dû être anticipé par les autorités et régulateurs.
Elle s'inquiète déjà des risques de retard de déploiement et des contraintes ajoutées au dernier moment sur l'exploitation de la bande 3,5 GHz pour laquelle ils vont débourser collectivement 2,8 milliards d'euros et alors que la 5G n'est pas spécialement en avance en France.
L'ANFR relève de son côté qu'il s'agit plus d'un "retard à l'allumage" ne concernant qu'une douzaine d'antennes 5G et qui sera résolu dans les mois qui viennent.