Pour faire fonctionner la 5G, il faudra des antennes, beaucoup d'antennes. Parce que les fréquences utilisées sont plus élevées pour assurer le transfert d'une plus grande quantité d'information, il faut aussi composer avec une limitation, celle de leur portée.
Les fréquences basses des réseaux de génération précédente permettait d'assurer une longue portée tout en offrant un débit suffisant. Ce sera plus compliqué avec les prérequis de la 5G et la seule solution pour y remédier sera de multiplier le nombre d'antennes.
Selon le cabinet Tactis, cité par La Tribune, les zones péri-urbaines nécessiteront pas moins de 30% de sites en plus pour assurer un niveau de service similaire à celui de la 4G.
Pour les zones rurales, il faudra même doubler le nombre d'antennes pour obtenir une couverture équivalente, et le tripler pour espérer assurer un débit d'au moins 8 Mbps.
Il s'agit toutefois d'un scénario un peu extrême dans la mesure où l'étude ne s'appuie que sur l'utilisation de la fréquence 3,5 GHz que vont récupérer les opérateurs au printemps.
Elle ne prend pas en compte la réutilisation de la bande 700 MHz, ni des astuces comme le DSS (Dynamic Spectrum Sharing) permettant de proposer 4G et 5G simultanément sur les mêmes fréquences de la 4G (pour de la 5G en version non standalone utilisant encore les équipements 4G) mais le cabinet d'études botte en touche en indiquant que ces alternatives ne permettent pas d'atteindre les hauts débits promis par la 5G.
Mutualiser les infrastructures, nouvel enjeu des opérateurs
En bande 3,5 GHz, les antennes devront être multipliées en zones moins denses et rurales, alors que la situation sera plus facile à gérer en zone urbaine dense. Or, la couverture des zones rurales fera partie des engagements pour accéder aux fréquences et les opérateurs vont devoir trouver une solution.
Celle-ci pourrait venir de la mutualisation des infrastructures. Elle est déjà à l'oeuvre dans certaines configurations (pour résorber les zones blanches ou dans les cas de difficulté d'implantation de nouvelles antennes) mais elle pourrait prendre de l'ampleur avec la 5G.
Stéphane Richard, patron d'Orange mais aussi président de la GSMA, l'association représentant les opérateurs du monde entier, a déjà évoqué la possibilité d'une "mutualisation poussée" déjà pratiquée par l'opérateur historique sur certains marchés européens.
C'est la solution qui a été retenue par SFR et Bouygues Telecom en 4G pour les zones moins denses en France mais il reste à négocier des accords plus larges pour la 5G.
L'attribution des fréquences en bande 3,5 GHz permettra sans doute d'y voir plus clair et de lancer les discussions à ce sujet dès cette année.