Après n'avoir versé que 70 000 € d'impôt en 2015, la société californienne Airbnb n'a payé que 92 944 € d'impôt en 2016 pour son activité sur le marché français, le deuxième par importance pour l'entreprise, et Paris étant sa principale ville mondiale en terme de nombre d'annonces.
Selon Le Parisien, la plate-forme de location de logements entre particuliers diffuse tout de même plus de 400 000 annonces de logements en France, volume seulement dépassé par les Etats-Unis.
Derrière ce montant digne d'une PME, il y a une stratégie d'optimisation fiscale très efficace, à l'image de ce qu'ont mis en place d'autres multinationales américaines. Le Parisien rappelle que Airbnb a son siège social dans l'Etat du Delaware, l'équivalent d'un paradis fiscal au sein des Etats-Unis, avec un siège européen en Irlande, profitant d'une fiscalité favorable avec un impôt sur les sociétés à un taux de 12,5%, bien inférieur à ce qu'imposent les autres Etats européens.
On retrouve le même schéma consistant à faire des filiales nationales des entreprises se contentant de fournir des services annexes (marketing, notamment) leur assurant une simple existence légale obligatoire, quand la filiale irlandaise ramène à elle les bénéfices, de manière à ne quasiment rien payer en impôt dans les pays européens.
Airbnb indique pour sa part respecter les législations fiscales en vigueur et même contribuer à l'activité économique des marchés où l'entreprise est présente. Comme Uber dans le secteur du transport, elle pèse cependant lourdement aussi sur différents secteurs traditionnels (hôtellerie...) qui y voient une concurrence déloyale.
Il reste que plusieurs multinationales s'adonnant à une optimisation fiscale très poussée sont désormais dans le collimateur de Bruxelles et des organisations fiscales nationales.