Airbus a décroché un contrat financier avec la DGA (Direction Générale de l'Armement) pour intégrer l'IA dans les systèmes militaires français.

Cette initiative, supervisée par l'AMIAD (Agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense), vise à renforcer la souveraineté technologique du pays et à optimiser le traitement des données massives dans des domaines clés comme la surveillance maritime, le renseignement et la cybersécurité.

C'est une étape majeure pour la modernisation des forces armées. La Direction générale de l'armement a attribué à Airbus Defence and Space un contrat-cadre d'une valeur pouvant atteindre 50 millions d'euros.

Son rôle est de préparer l'intégration des composants d'intelligence artificielle, baptisés MALICIA, au sein des systèmes d'information, de communication et de cybersécurité de l'armée française.

Une stratégie nationale pour la souveraineté technologique

Cet accord fait partie de la stratégie ministérielle en matière d'IA de défense, lancée en mars 2024. Le but affiché est de garantir que la France maîtrise ces technologies cruciales pour ne pas dépendre de puissances étrangères.

AMIAD logo

C'est dans ce contexte qu'a été créée l'AMIAD en mai 2024. Cette nouvelle entité travaillera en étroite collaboration avec Airbus pour piloter les projets, assurant une cohérence avec les ambitions nationales.

La loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit d'ailleurs des investissements massifs, pouvant atteindre 2 milliards d'euros pour ce secteur.

Spationav : la surveillance maritime comme premier terrain d'expérimentation

La première application concrète de ce contrat, validé par la DGA, visera le système de surveillance maritime français, Spationav. L'intelligence artificielle permettra d'automatiser la fusion des données provenant à la fois des systèmes satellitaires et de Spationav lui-même.

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L'enjeu est de taille : accélérer la détection d'événements suspects et de comportements anormaux en mer. Cette aide à la décision permettra de missionner plus rapidement un satellite de reconnaissance, un drone ou un avion pour vérifier une information, un processus connu sous le nom de Tip & Cue.

Faire face au déluge de données : l'IA comme multiplicateur de force

Avec la prolifération des capteurs modernes (satellites, radars, drones et même smartphones ou réseaux sociaux) les armées sont confrontées à un volume de données colossal. Seule l'IA peut traiter ces informations de manière efficace et surtout avec la rapidité nécessaire.

L'objectif, rappelé régulièrement, n'est pas de remplacer l'humain, mais de l'augmenter. Il s'agit de lui faire gagner un temps précieux sur des tâches qu'il réalise déjà, ou d'accomplir des analyses impossibles à mener manuellement en raison de l'urgence ou du volume.

Au-delà du traitement, le contrat explorera d'autres cas d'usages dans le renseignement, la cybersécurité et l'optimisation des réseaux de télécommunications militaires en temps réel. La structuration et le stockage de ces données massives représentent l'autre grand défi que l'IA aidera à relever.