Après avoir alerté d'un retard dans le développement des premiers avions à hydrogène, faute de disposer d'un environnement économique suffisamment solide, le groupe Airbus explore les technologies qui pourraient se retrouver dans ses prochains avions de ligne.
A défaut d'une rupture franche avec l'existant, le constructeur étudie tout ce qui pourrait améliorer l'aérodynamisme et réduire la consommation d'énergie des futurs avions monocouloir qui remplaceront l'A320 Neo.
L'objectif reste de pouvoir améliorer de 20 à 30% l'efficacité énergétique des avions en recourant aux carburants d'aviation SAF (Sustainable Aviation Fuel) et à des travaux d'amélioration de l'efficience sur les moteurs et le profil des avions.
Open Fan et ailes repliables
Airbus imagine l'utilisation de moteurs Open Fan (sans le coffrage des moteurs actuels) mais avec la problématique de devoir trancher entre ce nouveau design ou des moteurs traditionnels, l'avionneur ne pouvant s'offrir le luxe de proposer les deux variantes pour un même avion de ligne.
Une autre possibilité pour améliorer les qualités des avions de ligne de demain pourrait passer par de nouveaux profils d'aile. Affinées et plus étroites mais aussi plus longues, comme on peut déjà les trouver sur certains prototypes, elles profiteraient des avantages des matériaux composites pour alléger la structure tout en conservant les qualités de résistance et de flexibilité.
Mais avec des ailes plus longues, difficile d'évoluer au sol dans des aéroports qui ne sont pas prévus pour ces profils. Airbus y associerait alors la possibilité de replier les ailes pour faciliter les déplacements à terre. Le concurrent Boeing le propose déjà sur son 777x en le limitant aux bouts d'ailes.
En attendant la révolution de l'hydrogène
Dans la perspective d'une aviation civile sans émissions à l'horizon 2050, Airbus travaille également sur de nouvelles architectures hybrides faisant la part belle à l'électricité grâce à des batteries haute capacité, que ce soit pour alimenter la motorisation de l'avion ou les fonctions annexes à bord.
Comment faire évoluer les avions de ligne avant le passage à l'hydrogène ?
Les composantes techniques sont sur la table mais il faudra bien faire un choix pour bâtir l'avion de ligne de demain et décider entre des ruptures techniques profondes ou des évolutions plus légères avec un effet synergique sur la consommation de carburant et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Il reste à espérer que l'écosystème de l'hydrogène (production, stockage, infrastructures de distribution) aura suffisamment évolué entre-temps pour constituer la voie d'avenir vantée et promise pour ces prochaines décennies.
Airbus a d'ailleurs de nouveau rappelé sa volonté de continuer les travaux sur les motorisations à hydrogène et les concepts d'avion ZEROe, malgré le calendrier repoussé de plusieurs années, notamment en étudiant la conception de moteurs utilisant des piles à combustible et des réservoirs à hydrogène dans l'avion pour alimenter des moteurs électriques.