L'affaire de corruption visant directement Armando Pereira dévoilée durant l'été dernier continue de faire des vagues. Soupçonné d'avoir mis en place un système de corruption permettant l'enrichissement personnel d'une partie de la direction au détriment de la filiale Altice Portugal et de l'Etat portugais.

Patrick Drahi, à la tête du groupe Altice, a eu tôt fait de se désolidariser des actions de son bras droit et cofondateur d'Altice mais n'a pas pu éviter les critiques, l'obligeant à prendre des mesures fortes pour rassurer.

Face au scandale à venir, Patrick Drahi avait dû se résoudre à assouplir sa poigne de fer sur le groupe, dont l'endettement de SFR pèse toujours très lourd sur Altice, et envisager des cessions d'actifs et même l'ouverture du capital de l'opérateur SFR qu'il avait pourtant pris soin d'acquérir en totalité.

Une investigation en France pour soupçons de corruption

Dans le contexte d'un appel des opérateurs européens à une consolidation télécom qui ramènerait les marchés à trois acteurs au lieu de quatre mais dont ne veut toujours pas entendre parler Bruxelles, la cession d'au moins une partie de SFR pourrait attirer du beau monde et générer un précieux cash.

Altice logo

Mais, suite logique de l'affaire portugaise, la justice française a également ouvert une investigation sur les activités d'Altice afin de déterminer si le système de corruption mis en place au Portugal s'est étendu à la France.

L'enquête est ouverte depuis le mois de septembre 2023, rapporte Le Figaro, et il ne s'agit pour le moment que de rassemblement d'informations. Le groupe Altice ne fait aucun commentaire et s'est porté partie civile au Portugal.

Du ménage en interne, une enquête externe

Le journal La Tribune indique qu'une enquête interne a été menée en parallèle et a conduit à la suspension de plusieurs cadres, dont le gendre d'Armando Pereira, Yossi Benchetrit.

En revanche, aucune plainte n'a été déposée contre Armando Pereira lui-même, incarcéré puis libéré après paiement d'une caution de 10 millions de dollars.

Cette affaire de corruption et les enquêtes en cours ne facilitent pas l'effort de réduction de l'énorme dette du groupe Altice : 60 milliards de dollars, dont 24 milliards pour Altice France, en majeure partie liée au rachat de SFR.

Les acquéreurs potentiels d'actifs pourraient toutefois vouloir attendre d'en savoir plus sur les conséquences des investigations avant de se lancer dans des opérations de rachat.

Source : Le Figaro