On pensait la fin des plans sociaux post-Covid actée, mais Andy Jassy en a décidé autrement. Le PDG veut transformer la multinationale en "plus grande startup du monde", une ambition qui se traduit par une coupe sombre dans les effectifs.
L'objectif affiché est de réduire la bureaucratie, mais la réalité est brutale : des milliers de talents sont remerciés du jour au lendemain, créant un climat de peur inédit au sein des bureaux, de Seattle au Kirchberg.
Une hécatombe ciblée chez les têtes pensantes
Contrairement aux vagues précédentes qui touchaient souvent les RH ou le marketing, cette fois, ce sont les bâtisseurs qui sont visés. Aux États-Unis, les premiers chiffres donnent le vertige : plus de 40 % des départs concernent des ingénieurs logiciels. C'est un changement de modèle total pour une société qui a bâti son empire sur l'innovation technique.
L'entreprise semble vouloir remplacer une partie de sa force de frappe humaine par de l'intelligence artificielle, réallouant massivement ses budgets vers ces nouvelles technologies au détriment du codeur "humain".
Le siège luxembourgeois retient son souffle
L'onde de choc traverse l'Atlantique pour frapper de plein fouet le quartier général européen. Les rumeurs, de plus en plus insistantes et relayées par les syndicats, évoquent environ 470 licenciements potentiels au Grand-Duché. C'est un séisme pour le petit pays où la firme est l'un des plus gros employeurs privés.
Le gouvernement local, pris de court malgré des rencontres récentes avec la direction américaine, tente désormais de négocier un plan de maintien dans l'emploi pour éviter la casse sociale sèche.
La bureaucratie comme ennemi public numéro un
Derrière ces chiffres froids se cache la volonté d'Andy Jassy de "re-dynamiser" la structure. Amazon veut redevenir agile, rapide, quitte à sacrifier des départements entiers jugés trop lents ou redondants.
Les équipes dédiées à la recherche visuelle ou au jeu vidéo sont particulièrement impactées, signes que la direction ne fera aucun sentimentalisme sur les projets qui ne rapportent pas assez vite.
C'est la fin de l'époque où l'entreprise embauchait à tour de bras pour "voir ce qui marche", place à la rentabilité immédiate et à l'efficacité chirurgicale.
Foire Aux Questions (FAQ)
Pourquoi licencier alors que l'entreprise est rentable ?
C'est le paradoxe de la "Tech" actuelle. La rentabilité ne suffit plus ; les actionnaires veulent de l'efficacité opérationnelle. En supprimant des postes intermédiaires et en automatisant via l'IA, l'entreprise cherche à augmenter ses marges futures, pas à sauver les meubles actuels.
Le Luxembourg peut-il éviter ces départs ?
C'est compliqué. Si le droit du travail luxembourgeois est plus protecteur qu'aux USA, une restructuration mondiale s'impose souvent aux filiales. Cependant, des négociations sont en cours pour favoriser les départs volontaires ou les reclassements internes plutôt que des licenciements secs.
Quels sont les métiers les plus touchés ?
Outre les ingénieurs logiciels qui représentent une grosse part des départs aux USA, les coupes affectent aussi les divisions publicité, jeux vidéo et les projets expérimentaux comme Amazon Lens.