Début 2024, l'introduction de la publicité dans Prime Video d'Amazon devait se démarquer par une charge très légère, soit environ deux à trois minutes et demie par heure. Les choses ont évolué.
Des témoignages d'acheteurs publicitaires et des documents internes consultés par Adweek confirment une nouvelle norme. « La charge publicitaire de Prime Video a progressivement augmenté pour atteindre quatre à six minutes par heure. »
Le changement a eu lieu sans information particulière à destination des consommateurs qui disposent d'une option au prix de 1,99 € par mois pour échapper à la publicité.
Une augmentation stratégique
Pourquoi une telle augmentation ? La manœuvre vise à rééquilibrer l'offre et la demande. Prime Video d'Amazon revendique 200 millions d'abonnés, mais nombre d'entre eux sont des utilisateurs passifs inscrits via leur abonnement Prime global. Pas de quoi impressionner les annonceurs au final.
Un expert du secteur publicitaire résume ainsi la situation : « Ils ont plus d'abonnés que n'importe quel autre service de streaming financé par la publicité, mais beaucoup ne regardaient pas assez pour que cela compte. Plus de publicités aide à rééquilibrer la situation ».
Au Financial Times, Kelly Day, la vice-présidente de Prime Video International, avait évoqué une augmentation de la charge publicitaire en 2025, sans véritable précision toutefois.
Comment Prime Video se positionne face à la concurrence ?
« Alors que la demande continue de croître, notre engagement est d'améliorer les expériences publicitaires plutôt que de simplement augmenter le nombre de publicités affichées », a seulement réagi un porte-parole d'Amazon Ads.
Aux États-Unis, Prime Video se situe désormais dans la moyenne du marché du streaming avec 6 minutes de publicité par heure, mais demeure encore loin des standards de la télévision linéaire de 13 à 16 minutes de spots publicitaires par heure.
Quels impacts pour les annonceurs et les abonnés ?
Pour les annonceurs, l'augmentation pourrait entraîner une baisse des coûts par mille impressions, rendant la plateforme plus attractive financièrement. Un défi reste cependant la mesure des performances. Amazon garde la main sur ses propres outils d'analyse.
Pour les abonnés, c'est l'expérience de consultation qui est susceptible de se dégrader. La question est maintenant de savoir où se situe leur seuil de tolérance, avant d'aller voir ailleurs ou de céder à l'option payante sans publicité.