Le géant de l'e-commerce Amazon a confirmé son intention d'acquérir la start-up Bee, spécialisée dans les objets connectés dotés d'IA. Cette opération, dont les termes financiers restent confidentiels, marque une nouvelle offensive d'Amazon dans l'arène de l'IA générative et des wearables. L'ensemble des employés de Bee a reçu une offre pour rejoindre le géant américain.

Un assistant personnel au poignet, à quel prix ?

Bee commercialise un bracelet au design épuré et vendu au prix très agressif de 49,99 dollars, auquel s'ajoute un abonnement mensuel de 19 dollars. Sa fonction principale est d'écouter et de transcrire en continu toutes les conversations de l'utilisateur et de son entourage, sauf si celui-ci le met manuellement en sourdine.

L'IA analyse ensuite les discussions pour créer des listes de tâches, des rappels ou des résumés de la journée, accessibles via une application. Pour affiner ses suggestions, l'appareil peut demander l'accès aux e-mails, contacts ou agendas.

« Nous pensons que chacun devrait avoir accès à une intelligence ambiante personnelle qui ressemble moins à un outil qu'à un compagnon de confiance. Une intelligence qui vous aide à réfléchir, à se souvenir et à évoluer plus librement dans le monde », écrit Bee sur son site où un certain Xavier Niel est référencé comme investisseur.

L'ombre d'Amazon sur la protection des données

La perspective d'un micro ouvert en permanence a de quoi faire frémir. Bee assure que les enregistrements audio ne sont ni sauvegardés, ni stockés, ni utilisés pour entraîner ses modèles. Seules les données apprises par l'IA sur l'utilisateur sont conservées.

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Une porte-parole d'Amazon cherche à rassurer, soulignant à The Verge que l'entreprise se soucie profondément de la sécurité et que cette approche s'appliquerait à Bee : « Nous concevons nos produits pour protéger la vie privée et la sécurité de nos clients et pour leur permettre de contrôler facilement leur expérience. Cette approche s'applique bien sûr à Bee. »

Pourtant, le passé d'Amazon en matière de gestion des données incite à la prudence. L'entreprise a déjà partagé des vidéos de ses caméras Ring avec la police sans le consentement des propriétaires et a réglé un litige avec la FTC concernant l'accès non restreint de ses employés aux vidéos des clients.

La guerre pour l'IA portable est déclarée

Ce rachat n'est pas anodin. Il positionne Amazon sur le marché naissant des wearables IA, un créneau différent de ses enceintes connectées Echo, même si le groupe est passé à l'offensive avec Alexa+ dans le registre de l'IA générative.

Avec son tarif accessible, le bracelet de Bee pourrait, sous l'égide d'Amazon, trouver un public bien plus large. Sans doute en commençant par les États-Unis.