Il n'est pas si loin le temps où la valeur de l'action Apple crevait le plafond des 700 dollars et semblait tout droit partie vers d'autres sommets. Entre-temps, il y a eu le lancement de l'iPhone 5 et ses 5 millions d'unités écoulées durant les premiers jours du lancement ( contre 6 à 8 millions espérés par les analystes ), un lancement d'iOS 6 marqué par les critiques du service Maps développé directement par Apple en remplacement de Google Maps, un bilan financier du troisième trimestre 2012 indiquant un volume d'iPad écoulés de 14 millions d'unités ( quand les analystes attendaient au moins 16 millions ) et enfin, dernier acte, le départ annoncé de Scott Forstall, protégé de Steve Jobs et responsable du développement des services d'iOS comme Maps ou Siri.
Redescendu en l'espace des mois vers les 600 dollars, le cours n'a pas connu d'embellie à l'annonce de l'iPad Mini, pourtant attendu depuis longtemps et vu comme un moyen pour le groupe de conquérir de nouveaux espaces sur le marché des tablettes.
Le prix de départ à 329 dollars / 339 € a cependant surpris défavorablement les analystes, alors qu'Amazon et Google restent fixés sur des tarifs inférieurs à 250 dollars avec des tablettes offrant des caractéristiques similaires, sinon meilleures.
L'histoire de l'iPad montre qu'il en faut plus qu'un prix plus bas et des caractéristiques sophistiquées pour faire plier la tablette d'Apple, mais le contexte est désormais bien différent de ce qu'il fut au lancement du premier iPad en 2010.
Ce qui manquait à la concurrence à cette époque, à savoir la combinaison hardware / software / services, plusieurs groupes sont désormais en mesure de la proposer sur leur propre plate-forme mobile, réduisant l'écart entre Apple et les autres.
Après l'interruption de la bourse américaine pour cause d'ouragan Sandy sur la côte Est du pays, les marchés boursiers reprennent...et Apple se retrouve désormais franchement sous la barre des 600 dollars, glissant vers le 590 dollars, les marchés prenant acte du départ de Scott Forstall, sur fond de désaccord et de dissidence, et attendant de voir comment la société va négocier ce cap qui rappelle un peu plus que l'ère Steve Jobs est révolue.
Même si le rôle de Jonathan Ive, autre acteur des grands succès des dernières années en matière de design, s'en trouve renforcé et va s'étendre désormais à l'interface, l'horizon n'est plus tout à fait aussi clair pour Apple.
Si ce repli n'est peut-être qu'un réajustement des marchés après une phase euphorique et fait partie du jeu boursier, il reste que la forte croissance d'Apple a attiré quelques investisseurs atypiques, comme des fonds normalement présents sur des produits financiers bien moins risqués. Gare au contre-coup.
Publié le
par Christian D.
Source :
Bloomberg
Journaliste GNT spécialisé en mobilité / Ante-Geek des profondeurs du Web et d'ailleurs
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