Depuis longtemps, Donald Trump entend forcer Apple à relocaliser sa production d'appareils mobiles sur le sol des Etats-Unis afin de favoriser l'emploi local et de mettre en avant des produits électroniques "Made in America" alors que l'essentiel est produit en Asie.
Maintenant qu'il est président des Etats-Unis, il dispose de nouveaux leviers et d'une capacité de communication lui permettant d'accentuer cette pression à défaut encore de contraindre la firme californienne de s'exécuter.
En affirmant durant un entretien que Tim Cook, CEO d'Apple, lui a confirmé la création de trois sites de production aux Etats-Unis, Donald Trump laisse donc entendre qu'il a obtenu des assurances en ce sens.
Or, les observateurs restent très sceptiques sur la réalité de cette annonce et y voient un moyen d'ajouter de la pression sur Apple à l'heure où Foxconn, assembleur et fabricant de composants asiatique, vient d'annoncer la construction d'une usine de production d'écrans dans le Wisconsin.
La seule usine actuellement détenue par Apple se situe à Cork, en Irlande, tandis que deux sites au Texas et en Californie fabriquent des produits Apple (comme le Mac Pro) en petites séries mais sont gérées par des tiers.
Pour les experts, voir Apple mettre en place un site de production aux Etats-Unis est hautement improbable du fait des gros efforts de logistique déjà mis en place en Asie, notamment en Chine, pour des questions de coûts, d'accès aux composants électroniques et de main d'oeuvre disponible.
La firme de Cupertino a sans doute évalué la possibilité de déplacer une partie de cette chaîne logistique vers les Etats-Unis mais les freins sont nombreux et les fournisseurs chinois pas vraiment disposés à sortir de leur cadre local. Rapatrier les composants fabriqués en Asie vers les Etats-Unis feraient significativement monter les prix des appareils électroniques et rognerait sur les précieuses marges de l'entreprise, ce que les investisseurs n'accepteront pas, à moins d'obtenir des compensations ailleurs.
Par ailleurs, Apple a monté un fonds d'investissement pour soutenir l'activité high-tech aux Etats-Unis, parant ainsi les critiques selon lesquels la firme ne participerait pas assez à la création d'emplois sur le sol national.
Enfin, Tim Cook indiquait encore en mai qu'il était peu probable qu'Apple déplace l'activité d'assemblage, dernière étape avant commercialisation, aux Etats-Unis. Difficile donc de savoir précisément ce que recouvrent les affirmations triomphantes de Donald Trump...