L'abandon de l'injonction voulant forcer Apple à fournir une assistance technique pour aider à débloquer l'iPhone utilisé par l'un des auteurs du drame de San Bernardino n'est pas forcément une bonne nouvelle pour le groupe de Cupertino puisqu'une partie tierce a fourni une méthode permettant de contourner les défenses de l'iPhone incriminé.
En ne donnant plus suite à la requête judiciaire, le gouvernement US n'est pas tenu de communiquer les détails de la technique employée et de son auteur (la société Cellebrite ?), ni si cette méthode est facilement reproductible et pourrait être utilisée pour d'autres iPhone résistant pareillement aux investigations des agences gouvernementales.
Car si l'iPhone de San Bernardino avait une importance particulière puisqu'il concerne une affaire assimilée à du terrorisme et pouvait éventuellement justifier d'un caractère exceptionnel, des dizaines d'iPhone liés à des affaires criminelles plus classiques (meurtre, drogue...) sont pour le moment restés muets.
Dans ces cas également, Apple a refusé de fournir l'assistance technique demandée, conduisant le Department of Justice à recourir à des injonctions. Mais si la technique utilisée pour l'iPhone de San Bernardino est efficace sur d'autres appareils mobiles d'Apple, il n'est plus besoin de demander au groupe de Cupertino une coopération qu'il refuse de donner.
Le Department of Justice a ainsi indiqué qu'il se donne 15 jours pour décider s'il maintient son injonction dans une autre affaire pour forcer Apple à déverrouiller "l'iPhone de Brooklyn" associé cette fois à une affaire de drogue.
Un juge fédéral avait émis une décision favorable à Apple en affirmant que le recours au All Writs Act, qui date de 1789, pour forcer le groupe californien à affaiblir ses propres systèmes n'était pas pertinent et ne pouvait servir de fondement pour l'injonction. Cette décision avait aussi été contestée en appel par le Department of Justice.