L'impact des technologies de communications (TIC) sur l'environnement est de plus en plus pointé du doigt. La dématérialisation des services et la complexité des canaux ne doit pas faire oublier qu'envoyer un simple email a des répercussions.

A l'heure où les appareils électroniques sont toujours plus nombreux à gagner notre quotidien, le Ministère de la Transition écologique a souhaité obtenir une évaluation de l'impact des services numériques sur l'environnement en France. L'Arcep et l'Ademe viennent de remettre leurs rapports dans lesquels ils font un état des lieux et émetttent un certain nombre de propositions.

10% de la consommation électrique française

Plusieurs points généraux sont mis en avant : il faut donc savoir que les services numériques représentent environ 10% de la consommation électrique française (48,7 TWh pour une consommation de 475 TWh) et sont responsable d'environ 2,5% de l'empreinte carbone de l'Hexagone.

Ils nécessitent 62,5 millions de tonnes de ressources pour produire et utiliser les équipements numériques et génèrent 20 millions de tonnes de déchets par an sur l'ensemble de leur cycle de vie, soit une production de déchets de 299 Kg / habitant.

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Source : Arcep

Les premiers responsables de l'impact environnemental sont les terminaux utilisateur (les appareils électroniques, et notamment les écrans de télévision, suivi des PC portables, tablettes et smartphones) puis les centres de données et enfin, dans une moindre mesure, les réseaux pour leur consommation d'électricité, les autres facteurs (transport, logistique...) étant moins impactants.

Arcep et Ademe notent que la fabrication des appareils électroniques est aussi une importante source d'impact environnemental en nécessitant beaucoup d'énergie et de matériaux stratégiques.

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Les deux autorités considèrent également que les réseaux fixes ont beaucoup plus d'impact environnemental que les réseaux mobiles, du fait des box et des nombreux équipements reliés même si, à quantité de Go consommée égale, les réseaux mobiles sont presque trois plus impactants que les réseaux fixes.

Pour les centres de données, les serveurs et leur stockage constituent les éléments les plus impactants d'un datacenter tandis qu'à un niveau général, tout dépendra de la surface et des systèmes de refroidissement utilisés.

Plusieurs leviers à activer ou renforcer

Sur ces bases, l'Arcep et l'Ademe proposent plusieurs pistes de réflexion et suggèrent une "approche multicritères" pour étudier l'impact environnemental des services numériques, avec la nécessité de prendre en compte des éléments annexes comme l'épuisement des ressources minérales et les radiations ionisantes.

Puisque la phase de fabrication est la plus impactante, il est proposé de mettre en place des politiques favorisant l'extension de la durée d'usage des équipements en utilisant plusieurs leviers : amélioration de la durabilité, réemploi et reconditionnement en facilitant la réparation.

Différentes mesures ont déjà été prises comme le soutien à la filière du reconditionnement et l'indice de réparabilité mais il faut encore en juger les effets et corriger les dérives si besoin.

Du côté des entreprises, c'est vers l'écoconception, la possibilité de réparation prévue dès le départ et sans doute vers une façon repensée de vendre les produits et services en s'écartant de consommation à outrance et à court terme que doivent porter les efforts.

Autant dire que les chantiers sont d'ampleur et vont nécessiter une vraie volonté politique pour réorienter les tendances actuelles. Dans le même temps, c'est tout un ensemble d'indicateurs, comme le baromètre environnemental du numérique que doit mettre en place l'Arcep, et de remontées de données qui devront être prévus pour juger de l'efficacité de la réduction des impacts environnementaux des services numériques.

Source : Arcep