Le mardi 9 juillet et après un retard de quatre ans, Ariane 6 a réussi son premier lancement. Ce vol inaugural s'est mieux passé que celui d'Ariane 5 en son temps, même s'il y a une petite ombre au tableau.

En ce qui concerne la démonstration des capacités d'Ariane 6 et le rallumage du monteur Vinci du deuxième étage, les phases de vol ont eu lieu de manière nominale et le déploiement des micro-satellites a été effectué sur la bonne orbite.

Pour la démonstration technologique du comportement de l'étage supérieur dans l'espace et en microgravité, il y a eu un dysfonctionnement au niveau de l'unité de propulsion flexible APU (Auxilary Power Unit). Le moteur Vinci n'a pas pu être rallumé une ultime fois et il n'y a pas eu de rentrée atmosphérique.

Avec ce qui est considéré comme un succès, l'Europe retrouve un accès indépendant à l'espace pour le lancement de satellites et de charges utiles des États membres. Grâce au retour d'Ariane, l'objectif annuel est de quatre lancements pour les États et cinq clients commerciaux sur le marché international.

ariane-6-vol-inaugural-separation-booster

Toujours l'incompréhension pour Eumetsat

Le carnet de commandes d'Ariane 6 comprend actuellement 28 lancements, soit plus de trois ans. Une satisfaction pour Martin Sion, le patron d'ArianeGroup. Sur France Inter, il a toutefois réagi au couac concernant Eumetsat.

Quelques jours avant le vol inaugural d'Ariane 6, l'organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques avait décidé d'annuler le futur lancement de son satellite MTG-S1 avec Ariane 6, au profit d'une fusée Falcon 9 de SpaceX.

" Les raisons qui ont conduit Eumetsat à prendre cette décision restent obscures pour moi. […] Il y a un problème de bon sens. [...] Quand on voit les efforts financiers qui ont été consentis par l'ensemble des pays européens et des industriels européens, ce serait quand même du bon sens de dire que maintenant qu'une fusée est disponible, les satellites institutionnels et donc financés par des deniers publics devraient être lancés par une fusée européenne. "

Le silence actuel d'Eumetsat sur son choix étonnant devient de plus en plus assourdissant…

Source : France Inter