Troisième vol de son histoire et deuxième vol commercial après celui de mars dernier pour le satellite d'observation militaire CSO-3. Depuis le port spatial européen de Kourou en Guyane française, la fusée Ariane 6 a décollé ce 12 août à 21h37 heure locale, soit dans la nuit de mardi à mercredi à 02h37 heure de Paris.
Toujours en configuration Ariane 62 comprenant deux boosters et une coiffe courte, le jeune lanceur lourd européen a placé avec succès son passager de 4 tonnes sur une orbite héliosynchrone à 800 km d'altitude. Un déploiement qui a eu lieu un peu plus d'une heure après le décollage.
En l'occurrence, il s'agit du satellite Metop-SGA1 pour le compte de l'Organisation européenne d'exploitation des satellites météorologiques (Eumetsat). Fabriqué par Airbus Defence and Space, Metop-SGA1 a pour objectif d'observer la Terre afin d'ouvrir la voie à des prévisions météo plus fiables et à une meilleure compréhension des phénomènes climatiques.
Des instruments de pointe pour Metop-SGA1
Metop-SGA1 embarque six instruments d'imagerie et de sondage atmosphérique. Ces outils capteront des données dans le visible, l'infrarouge et les hyperfréquences. Ils mesureront une multitude de paramètres : température, humidité, vents, mais aussi la concentration d'aérosols, de cendres volcaniques ou de gaz polluants.
L'un de ces instruments est Sentinel-5, un sondeur dans l'ultraviolet, le visible et l'infrarouge à courte longueur d'onde. Il est dédié au programme Copernicus de la Commission européenne pour la surveillance atmosphérique.
Metop-SGA1 (Second Generation A1) est le premier satellite météorologique européen de deuxième génération en orbite polaire. Quelques minutes après la séparation d'Ariane 6, Eumetsat a acquis les premiers signaux du satellite, puis le déploiement du panneau solaire devait suivre.
Vers neuf à dix lancements par an pour Ariane 6
« Le succès de ce deuxième lancement commercial confirme la performance, la fiabilité et la précision d'Ariane 6. Une fois de plus, le nouveau lanceur lourd européen répond aux besoins de l'Europe, garantissant un accès souverain à l'espace », déclare Martin Sion, président exécutif d'ArianeGroup.
Même son de cloche du côté de David Cavaillolès, le patron d'Arianespace, qui n'oublie pas d'ajouter le vol inaugural de juillet 2024. « Troisième lancement, troisième succès ! Il n'y avait pas de meilleur début possible. »
Le carnet de commandes d'Ariane 6 compte actuellement une trentaine de vols. Une ambition affichée est de neuf à dix lancements par an.