Les lanceurs réutilisables sont devenus une réalité commerciales avec les engins Falcon 9 de SpaceX, désormais incontournables dans le secteur aérospatial, au point que les prochains satellites Galileo seront mis en orbite par l'entreprise américaine, faute de pouvoir encore compter sur la nouvelle fusée Ariane 6.

Après avoir rechigné à développer une telle alternative, et donc perdu du temps, l'Europe s'est finalement lancée dans cette voie avec le projet Themis supervisé par ArianeGroup.

Il s'agit d'un projet d'étage supérieur multifonctions et réutilisable alimenté par un mélange d'oxygène et de bio-méthane qui pourra remplir différentes fonctions dans les programmes spatiaux européens.

Tests d'allumage et de fonctionnement pour Prometheus

Pour cela, un nouveau type de moteur baptisé Prometheus est en cours de développement et fait aussi l'objet de tests réguliers. ArianeGroup indique que plusieurs étapes de développement ont été franchies ces derniers jours avec un troisième essai d'allumage du moteur Prometheus monté sur l'étage réutilisable Themis le 20 octobre, avec un allumage et un fonctionnement de 30 secondes suivi d'un ré-allumage.

ArianeGroup Prometheus essai fonctionnement

Ces essais valident la conception et les technologies mais le prochain gros morceau de la validation concernera la capacité du moteur à faire varier sa poussée, indispensable pour gérer la descente et la décélération de l'étage Themis afin d'assurer son retour en douceur sur Terre.

Réception d'éléments majeurs pour Themis

Dans le même temps, ArianeGroup indique poursuivre l'effort de développement de Themis en vue de son premier vol d'essai. L'entreprise indique avoir réceptionné plusieurs éléments importants comme la baie multi-moteurs (Themis embarquera trois moteurs Prometheus) et la baie de contrôle de vol.

Themis_demonstrations

Le programme de développement initial de Themis

Les pieds d'atterrissage de Themis ont fait l'objet de tests, de même que les réservoirs avec des tests de remplissage en oxygène liquide à -183 degrés celsius et en méthane liquide à -160 degrés.

Ces validations techniques sont indispensables avant de pouvoir tenter les premiers essais en vol qui consisteront en " hop-test ", à savoir faire décoller un démonstrateur à la verticale de plusieurs dizaines à centaines de mètres d'altitude et le faire atterrir au même point en douceur. Ils seront menés à Kiruna, en Suède.

Viendront ensuite les loop-tests où point de départ et point d'atterrissage sont différents. Ces essais se feront à Kourou (Guyane française) avant de s'attaquer à des vols complets jusqu'en orbite.