L'acquisition de ARM fait tourner les têtes du fait de sa position stratégique. En étant en charge de la conception des architectures des puces et processeurs des smartphones, contrôleurs et de nombreuses puces utilisées dans l'électronique grand public et professionnels, la firme britannique détenue par le groupe japonais Softbank occupe une position particulière sur le marché.
Le groupe Nvidia serait en discussions avancées pour son rachat mais cette initiative n'est pas sans poser des problèmes et même des risques pour son modèle économique.
Si Softbank avait pu en faire l'acquisition en mettant en avant le fait qu'il n'est pas un concepteur ou fabricant de semiconducteurs, ce n'est pas le cas de Nvidia qui développe des puces ARM (la gamme Tegra, par exemple). Une acquisition pourrait fragiliser l'écosystème en incitant la concurrence à se tourner vers d'autres alternatives, font valoir certains observateurs.
D'où l'idée que ARM pourrait finalement passer sous le contrôle d'un consortium de plusieurs entreprises et fonds d'investissement détenant des participations. Selon la Nikkei Asian Review, des poids lourds du marché des semiconducteurs et de la fabrication de produits électroniques tels que TSMC et Foxconn étudieraient la possibilité d'un investissement dans ARM, voire d'une acquisition directe.
TSMC et Foxconn en embuscade
Il s'agit en réalité essentiellement de projections financières évaluant les conséquences de différents scénarios, sans forcément aboutir à une volonté ferme de se lancer dans cette aventure, mais ces enteprises sont à l'écoute des discussions entre ARM et Nvidia et pourraient intervenir si le contexte leur devenait favorable.
Le groupe nippon Softbank n'est même pas sûr de vouloir réellement vendre ARM et jauge plutôt l'intérêt d'acquéreurs potentiels, d'autres options restant disponibles. La Nikkei Asian Review note que TSMC a l'avantage de bien connaître la firme britannique en étant un partenaire de longue date (ne serait-ce que pour accorder les architectures ARM avec ses techniques de gravure) et ayant déjà étudié son business model.
Foxconn chercherait plutôt pour sa part de nouveaux relais de croissance et le fondateur de Softbank est un ami de longue date de Terry Gou, fondateur du spécialiste de l'assemblage de produits électroniques pour les plus grandes marques.
D'autres acteurs auraient été approchés, jusqu'au fondeur chinois SMIC, même si dans ce cas les tensions grandissantes entre la Chine et les Etats-Unis (voire le reste du monde) rendent très peu probables une quelconque action.