Une vague d'escroqueries bien ficelées cible les automobilistes français. Dans plusieurs agglomérations, notamment à Paris, Lyon, Massy ou encore Verrières-le-Buisson, de faux avis de contravention sont placés sur les voitures en stationnement. Ces documents, d'apparence très officielle, utilisent un QR code pour pousser les victimes à payer une amende inexistante, ce qui mène en réalité directement au vol de leurs données bancaires.

Comment fonctionne précisément cette nouvelle escroquerie ?

Les malfaiteurs déposent un prospectus qui ressemble à s'y méprendre à un procès-verbal officiel. Il arbore les logos de la République française et mentionne une amende, généralement de 35 euros, à régler sous 48 heures pour éviter une majoration salée à 135 euros. Ce sentiment d'urgence est bien sûr un levier psychologique destiné à faire agir la victime sans réfléchir. Le piège se referme lorsque la personne scanne le QR code imprimé.

qr-code

Ce dernier mène vers un site web pirate, comme « idf-stationnement.com », qui usurpe l'identité des services de l'État. Sur cette plateforme, l'automobiliste est invité à entrer sa plaque d'immatriculation puis ses informations de carte bancaire pour régler la prétendue infraction. Mais l'argent, bien sûr, ne va pas dans les caisses publiques, mais directement dans les poches des escrocs à l'origine de cette arnaque.

Quels sont les véritables risques pour les victimes ?

Le préjudice va bien au-delà de la perte des 35 ou 68 euros de la fausse amende. L'objectif principal des cybercriminels est de collecter des données personnelles et bancaires sensibles. Une fois en leur possession, ces informations peuvent être utilisées pour d'autres attaques ou revendues sur les marchés noirs du dark web, amplifiant considérablement les dégâts potentiels.

Les escrocs adaptent leur mode opératoire en exploitant par exemple la confusion autour des Zones à Faibles Émissions (ZFE) à Lyon pour rendre leur piège plus crédible. Les forces de l'ordre constatent une recrudescence de signalements, même si le phénomène reste difficile à quantifier car les victimes portent souvent plainte plus tard, sur leur lieu de résidence et non sur le lieu de l'infraction.

faux PV

Comment se protéger efficacement contre cette menace ?

La première règle est la méfiance absolue envers les QR codes trouvés sur des avis de contravention. Le seul site officiel pour le paiement des forfaits post-stationnement est stationnement.gouv.fr. Il est crucial de vérifier l'URL qui s'affiche après un scan : si elle ne se termine pas par .gouv.fr, il faut fermer la page immédiatement. À Paris, il est bon de rappeler qu'il n'y a plus de tickets physiques déposés sur les pare-brise ; les avis sont envoyés par courrier postal.

En cas de doute, le mieux est de contacter la police municipale ou la gendarmerie. Face à cette vague de signalements, notamment dans le XVIIe arrondissement de Paris, l'affaire a été signalée au parquet financier. Cette méthode démontre que les QR codes sont devenus une arme de choix pour les cybercriminels, une étude récente montrant que de nombreux utilisateurs les scannent encore sans la moindre précaution.