Initialement classé comme une menace potentielle pour notre planète, l'astéroïde 2024 YR4 a vu sa trajectoire s'écarter de la Terre. Un soulagement qui pourrait être de courte durée. Une étude met en lumière un scénario différent et préoccupant.

Une collision directe avec notre satellite naturel en 2032, dont les conséquences pourraient se faire sentir jusqu'en orbite terrestre. La probabilité est actuellement estimée à environ 4 %. À souligner que l'étude en question n'a pas encore été évaluée par des pairs.

Un impact lunaire aux conséquences explosives

Si ce géocroiseur d'un diamètre d'une soixantaine de mètres venait à percuter notre satellite naturel, l'énergie libérée serait colossale. Elle est comparée à celle d'une grosse explosion nucléaire.

L'impact creuserait un cratère de près d'un kilomètre de large à la surface lunaire, projetant dans l'espace jusqu'à 100 millions de kilogrammes de matière. Il s'agirait du plus grand impact sur la Lune depuis près de 5 000 ans.

Par la suite, la gravité terrestre est susceptible d'attirer une fraction significative de la matière vers nous et notre orbite.

Des satellites et astronautes en première ligne

Les simulations montrent qu'un nuage de débris lunaires pourrait atteindre l'orbite terrestre quelques jours après la collision. Ces projectiles, même de petite taille, représentent une menace sérieuse pour les milliers de satellites qui sillonnent l'orbite terrestre.

Chercheur à l'Université Western Ontario au Canada et auteur principal de l'étude, Paul Wiegert prévient : « De petites particules provenant de la Lune (entre 0,1 et 10 mm) pourraient entraîner un taux de présence de ces particules près de la Terre multiplié par 10 à 1000 quelques jours après l'impact. »

En précisant qu'il n'y a aucun danger pour la surface de la Terre, il ajoute : « Les satellites en orbite terrestre pourraient être exposés à un risque accru de collision et de dommages causés par les particules. » Le risque s'étend aux missions habitées, notamment pour les astronautes à bord de stations spatiales.

Un spectacle céleste et une décision à prendre

Ironiquement, un tel événement offrirait un spectacle visuel saisissant depuis la Terre. Les débris se consumant dans notre atmosphère provoqueraient une pluie de météores d'une intensité rare. Reste un possible enjeu de défense planétaire.

L'astéroïde sera de nouveau observable en 2028, ce qui laissera le temps aux agences spatiales pour affiner les calculs et décider d'une éventuelle action. Déjà, l'idée de dévier un astéroïde se dirigeant vers la Lune, à l'image de la mission DART réussie en 2022, commence à faire son chemin.