C'est une nouvelle qui a rapidement fait le tour de la communauté spatiale : trois astronautes chinois, Chen Dong, Chen Zhongrui et Wang Jie, initialement prévus pour revenir sur Terre le 5 novembre après six mois à bord de la station spatiale Tiangong, sont désormais bloqués en orbite.

La raison de ce contretemps ? Un impact, potentiellement dû à un "minuscule débris spatial", a endommagé leur capsule de retour, le vaisseau Shenzhou-20.

La menace grandissante des débris spatiaux

L'Agence spatiale chinoise (CMSA) a confirmé l'incident, indiquant qu'une "analyse d'impact et une évaluation des risques" sont en cours.

Ce type d'événement met en exergue une problématique de plus en plus cruciale : l'environnement orbital terrestre est saturé, comptant plus de 30 000 morceaux de débris traçables.

La densité de ces restes d'anciens satellites et de lanceurs augmente le risque de collision, même pour les missions planifiées et vitales. Pour l'heure, la CMSA n'a pas communiqué de nouvelle date pour le retour du trio.

Un précédent succès qui oriente les regards vers SpaceX

Fait notable, cette situation intervient moins d'un an après une opération similaire, mais côté américain, qui a propulsé Elon Musk au statut de sauveteur de l'espace.

Plus tôt cette année, l'entreprise SpaceX, dirigée par le milliardaire, avait réussi à rapatrier les astronautes de la NASA Sunita Williams et Butch Wilmore, restés bloqués neuf mois sur la Station Spatiale Internationale (ISS).

Leur capsule Starliner conçue par Boeing, avait rencontré des problèmes de fuite d'hélium et de propulseurs, nécessitant l'intervention musclée de l'entreprise spatiale privée.

Ce succès retentissant explique pourquoi de nombreux internautes se tournent aujourd'hui vers Musk, implorant son aide sur les réseaux sociaux. "Elon Musk ! Seriez-vous en mesure de sauver ces astronautes chinois ?" est un message fréquemment relayé.

Les complexités techniques et politiques d'un sauvetage international

Malgré l'engouement sur Internet, un sauvetage par SpaceX est hautement improbable à court terme, car les astronautes chinois ne sont pas en danger immédiat.

Des experts, comme le communicateur scientifique chinois Yu Jun, ont souligné que la Chine dispose d'un "plan B" robuste, avec un lanceur de secours, le Shenzhou-22 et le lanceur Longue Marche 2F, déjà en attente d’urgence.

Ce mécanisme de "roulement de secours" est prévu pour rapatrier les astronautes si la capsule Shenzhou-20 s'avère irréparable.

De surcroît, les défis techniques et politiques seraient considérables. SpaceX ne possède pas une flotte de Crew Dragon en attente d'urgence, et la prochaine mission est prévue pour mars ou avril 2026.

Plus complexe encore, il est fort probable que le système d'amarrage chinois sur Tiangong ne soit pas compatible avec le matériel de la capsule Crew Dragon, en raison des différences d'implémentation orbitale.

Enfin, la coopération entre une entreprise américaine et l'agence chinoise générerait un climat politique délicat. Une autre option moins probable consisterait à envisager une sortie extravéhiculaire (EVA), mais les combinaisons de lancement chinoises ne sont pas conçues pour des EVA, et les combinaisons Feitian de Tiangong ne correspondent pas aux spécifications du Crew Dragon.

L'incident de la Shenzhou-20, survenant après le sauvetage de la capsule Boeing, met clairement en lumière deux enjeux capitaux pour l'avenir de l'exploration spatiale.

D'une part, la standardisation des systèmes de vol spatiaux entre nations devient une nécessité pour faciliter de potentielles missions de secours croisées. D'autre part, la problématique des débris spatiaux, que certains experts évoquent avec ironie d'une origine possible chinoise (après un test ASAT anti-satellite ou via des débris éjectés après mise en orbite de satellites), est plus que jamais un défi à ignorer.