L'AFP rapporte que les scientifiques de l'Université Berkeley en Californie auraient ainsi eu la chance de pouvoir observer le coeur d'une étoile peu avant qu'elle n'explose grâce au télescope NuSTAR (Nuclear Spectroscopic Telescope Array). Le télescope spatial propose des observations aux rayons X, et a permis de recréer une cartographie presque complète des ondes de choc ayant probablement entrainé la fin d'une étoile en 1671. Une explosion qui aurait ainsi donné naissance à la supernova Cassiopée située à 11 000 années-lumière de notre Terre.
De nombreux télescopes ont photographié et étudié les restes de cette étoile ces dernières années, mais les données collectées par NuSTAR sont sans précédent puisqu'elles révèlent comment les débris stellaires entrent en collision dans l'onde de choc avec le gaz et la poussière environnante, mais aussi comment ces corps s'échauffent pendant le processus.
NuSTAR a ainsi pu cartographier le coeur d'une étoile juste avant qu'elle n'explose, et repéré que l'énergie libérée pendant l'explosion a repoussé les couches extérieures et les débris dans l'espace à plus de 5000 kilomètres par seconde.
"Cette observation est l'une des percées les plus importantes en astrophysique à haute énergie depuis des décennies" a partagé Steven Boggs, l'un des scientifiques ayant participé à l'étude. " Nous sommes de la poussière d'étoiles". " Le noyau radioactif agit comme une sonde des explosions des supernovas, ce qui nous permet de voir directement les densités et les températures dans ces processus nucléaires auxquels nous n'avons pas accès dans des laboratoires terrestres."
"Maintenant que nous pouvons voir les matériaux radioactifs, nous avons une vue plus complète que jamais auparavant de ce qui se passe au coeur de l'explosion." Ajoute Brian Gefenstette. " Comprendre le mécanisme de l'explosion d'une étoile est fondamental pour essayer de savoir d'où nous venons et remonter aux origines de tous les matériaux qui nous entourent comme le carbone, le fer, le calcium."
"Les supernovas produisent et éjectent dans le cosmos la plupart des éléments qui sont importants pour la vie telle que nous la connaissons." Partage Alex Filippenko en précisant que ces résultats sont " emballants, car pour la première fois nous avons des informations sur ce qui se passe dans ces explosions et où ces différents éléments de la matière sont formés".
Depuis l'explosion de Cassiopée il y a de cela 343 ans, ses débris se seraient dispersés sur plus de 10 années-lumière dans l'univers.