ASUS a un problème. Un bon problème. Le géant taïwanais a officiellement admis, lors d'un appel avec ses investisseurs (dont Morgan Stanley), avoir mal jugé l'appétit du marché pour sa nouvelle ROG Ally X.

Le PC/console portable, développé en partenariat étroit avec Xbox, s'arrache. Le modèle haut de gamme, le "X" qui démarre à 899 euros, est en rupture de stock quasi mondiale. Les attentes initiales d'ASUS ont été "dépassées". C'est un nouveau pilier de croissance qui se crée, mais qui apporte son lot de défis logistiques.

Quelle est l'ampleur de ce succès ?

C'est un nouveau moteur de croissance majeur pour la division gaming d'ASUS. ASUS a expliqué aux investisseurs que, après avoir été un pionnier du marché il y a 2-3 ans, cette nouvelle catégorie de PC handhelds sous Windows s'est révélée "hautement performante".

La ROG Ally X, troisième génération de leur offensive, a reçu une réponse "extrêmement positive". C'est spécifiquement "l'appétit pour les modèles premium haut de gamme" qui a pris le constructeur de court.

Asus ROG Xbox Ally X

Financièrement, c'est une mine d'or : ASUS prévoit de générer entre 96 et 160 millions de dollars (NT$ 3 à 5 milliards) de ventes ce trimestre uniquement grâce à la gamme Ally, visant une stabilisation trimestrielle encore plus élevée.

ASUS peut-il suivre la cadence ?

Non. Pas pour l'instant. C'est le cœur de l'aveu : la version haut de gamme est "actuellement en pénurie". ASUS a été pris de court par la demande, qu'il avait mal jugée.

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"Nous travaillons en étroite collaboration avec les fournisseurs de composants clés pour augmenter la production et combler le déficit de demande qui existe", a déclaré la société. La pression est désormais sur les lignes d'assemblage et la chaîne d'approvisionnement pour rattraper ce succès fulgurant.

Est-ce que cela valide la stratégie Xbox ?

La Xbox Ally X est un aperçu grandeur nature du plan de Microsoft pour la prochaine génération. Fini le monolithe "Xbox". L'avenir est un écosystème Xbox fonctionnant sous Windows complet. L'ouverture aux OEM (constructeurs tiers), à l'image de ce que Steam fait avec SteamOS, semble porter ses fruits, poussant la production de "Xbox" chez divers constructeurs.

ASUS est le premier partenaire majeur, mais cet engouement pourrait attirer d'autres grands noms, comme Razer ou Lenovo, dans la danse.

L'expérience est-elle parfaite ?

Loin de là. C'est le grand point d'interrogation de cette stratégie. La ROG Ally X souffre encore de ce que les joueurs consoles détestent : les "bizarreries PC". Comme le souligne Jez Corden de Windows Central, le pare-feu Windows s'invite à chaque fois qu'un jeu se connecte en ligne.

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Pire, l'interface plein écran (Full Screen Experience) perd souvent le focus, obligeant l'utilisateur à taper sur l'écran tactile pour reprendre le contrôle. C'est inutilisable sur un téléviseur. Microsoft est face à un défi de taille : rendre Windows "console-friendly" et assez simple pour le salon.

Quels sont les autres défis pour Microsoft ?

L'interface n'est pas le seul problème. Publier un jeu sur le Microsoft Store (l'expérience PC native de l'Ally) est notoirement plus complexe et restrictif que sur Steam. Résultat : de nombreux hits indépendants et AAA "viraux" sortent sur Steam, mais boudent l'écosystème Xbox PC.

Microsoft affirme travailler à rendre la publication plus simple, mais le temps presse. Le succès de l'Ally X met la pression sur Microsoft pour qu'il corrige rapidement son environnement logiciel, afin de ne pas gâcher cette opportunité en or.

Foire Aux Questions (FAQ)

La ROG Xbox Ally X est-elle facile à trouver ?

Non. ASUS a officiellement admis une "pénurie" mondiale (short supply) pour le modèle premium (X), car la demande a "dépassé les attentes".

ASUS corrige-t-il le problème ?

Oui. L'entreprise a déclaré "travailler en étroite collaboration avec les fournisseurs de composants clés pour augmenter la production" et rattraper le retard.

Ce succès était-il attendu ?

Non. ASUS a été spécifiquement surpris par "l'appétit pour les modèles premium haut de gamme", indiquant qu'ils n'avaient pas anticipé un tel rush des acheteurs, produisant donc trop peu d'unités au lancement.